Marjolaine et moi aimons le soir zinzolin
Ma doudou dodeline et doucement s'endort
Son teint de porcelaine et les draps de fin lin
Tout m'émeut malgré de maman la proche mort

Mais c'est la vie qui va qui veut qu'on ripoline
Les maisons chaque été selon le catalogue
Plein d'idées d'Ikea pour tapis de suédine
Je me crois scandinave autant que Zaporogue

Quand Marjolaine a ses cheveux défaits d'amour
Ses effets répandus témoignant tant d'ardeurs
Sa beauté fait frisson je vogue sur l'Amour
Avec mes cosaques bateliers trimardeurs

Nous avons un loft pas semblable à la télé
Un lieu qui donne sur un grand jardin d'hiver
Puis un petit poney par nos soins attelé
Transportant les enfants de nos quartiers divers

Chères têtes blondes chevelures crépues
Les mignonnes puces à têtes de souris
Nous les convions au large, en été Paris pue
Je suis Barnabé qui sur l'affiche sourit

Ma Marjolaine est une maman infernale
Nos joyeux poussins le fruit de nos épousailles
Sont Hélène et Thomas, si je lis le journal
Où j'apprends d'un poète ami d'Arsène Houssaye

Un certain Karl Bodler ayant écrit des choses
Que la nuit douce marche et que cela s'entend
Je prête mon oreille et voilà l'ecchymose
Exquise cause où Thomas tape à mon tympan

Criant « Chouette ! », aussi vrai qu'un vieil hibou ulule
La libellule écrit un libelle à la lune
La renoncule accule un bourdon en cellule
La nuit recule au puits, des lucarnes lacune

Si je causais du tort à mon ami Victor
Moi dont la Marjolaine est comme Esmeralda
Visant la cathédrale où la gargouille tord
Son mufle et ses naseaux qui sont comme Valdas ?

Le souffle des enfers est fourneau d'un rôti
Je salive en glouton égal à mon chaton
Qui les nuits s'insinue sous les soies qu'associent
Nos deux corps enlacés se cherchant à tâtons