Macrocosme et microcosme.
Douleur de la beauté furtive.
L'homme pourrait s'effacer, d'un coup, en tremblant d'effroi, de froid, ou de joie.
L'univers ne lui est pas hostile, mais qu'ont-ils à voir ensemble ?
L'un porterait-il l'autre à se parfaire, qu'il l'ignorerait toujours.

Le monde est ce que nous en faisons :
dans l'indifférence, l'amour et la peine s'y côtoient,
force et faiblesse soustraient de notre sensibilité :
la force s'en passe, la faiblesse s'y éteint.

L'énergie fonctionne vers le vide
dont se vêtira bientôt le corps qu'elle animait.
Cette âme s'en ira fleurir aux jardins,
où ? Au terreau ? Où vers de plus hautes terres ?

S'enraciner sur ce seul sol de naissance,
investir le silence
et déplacer la poussière que les pas comptés ajoutent au glissement des montagnes.

Telle est la mission d'arpenteur que l'homme prend à charge,
quand il veut mesurer son domaine,
mais, à la manière du personnage de Kafka,
il emporte plus de questions qu'il n'obtiendra de réponses.

Encore ces dernières devront-elles être acquises de vive force :
mais la violence de la question n'y peut rien,
même l'humeur sanguine de l'être devra se couler en sagesse
dans les plis que lui réserve la terre de toute éternité.

Et la seule sagesse qui vaille entre la vie et la mort,
c'est l'amour qui l'enseigne,
qui meut l'hyper-monde de Dante quand il est divin,
qui fait battre un coeur d'homme
avec l'intensité majeure
de ce qui se tient à la lisière d'une mesure extra-humaine.