J'ai, pour la guider, des propositions tendancieuses ou sentencieuses,
selon l'état du jour.
Tel il est, ciel orageux esquintant le sol,
jamais trop pressé de s'y frotter,
viol lové au sein continu de l'amour,
éclat bref et tacle du pied au jardin des essences,
qu'il neigera sur elle,
le terre roide et glacée qui n'y consent.

Mais, dans le spacieux écoulement au murmure monotone de l'azur aguicheur
(l'on pourrait s'allonger dedans
comme en des mots dont les consonnes
bien trempées gisent sous la ligne,
flottaison sensible du fluide fuyant qui dégage sa rosée,
celle-ci concertant avec le ciel et consonant vers lui),
il me faut gêner l'essor,
fille rose qu'essuie le soleil,
soulevant ta nature,
courtisane de la lumière,
vers ce plus haut détachement charnel
qu'emportent les alizés au vent.

J'ai, alors, pour toi,
le vertige mystique de l'idée que je donne,
avec sa minceur surannée,
mais comme cet épi frêle pénètre mieux l'esprit,
et que j'emprunte à nos voisins,
Thérèse et Jean,
le langage amoureux surpris derrière leurs voiles et volets clos
- souviens-toi de la figure qu'elle eut à l'église,
telle une statue sculptée la photographiant
au métal et à la pierre éternellement stupéfiés
(nul n'est berné à contempler un tel visage empreint de douleur,
mais de quelle douleur ? de quel désir d'en souffrir ?
alors, je suis le premier masochiste au monde...) - ;

Et contant que Socrate aussi dans ce parc jouait avec des mots dont j'use,
je trouve à ta vertu,
à l'incendie qui s'éteint en toi sous la robe de mes aphorismes
- même Cioran s'ignore en ne décourageant pas assez ce terrain, ton corps -,
l'excitation de l'instant refusé,
où d'un regard bascule dans le deuil
le maintien de notre apparente civilisation

(rosace de l'éros qui meurt en sa sainte soeur).