Sera-ce ta sœur en la rosace assortie
Au temple où te prier chante une ample complainte
Déesses radieuses qui sont mères sorties
De cultes truculents rougissant des plinthes (1)

La rose en ta sanguine descend de la façade
Elle a pourpre pleurant la mort du soir fuchsia (2)
Son pétale est lilas, d'un regard en glissade
Vers ton ange lunaire au baume d'acacia

Tu poses ce baiser sur ses joues roses mauves
Pour l'adoucir ta vie est morte et tu la sauves
Dans elle en l'aimantant car tant aimer protège

Du sort qui cèle l'homme en un prêtre castré
Tu reviens d'outre-monde à jouir d'un attrait
D' Atargatis, je suis l'officiant du cortège (3)

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Notes :

Le violet est la couleur de l'initiation ésotérique. Il peut se décliner en pourpre, fuchsia, lilas, mauve, magenta.

(1)
: « Truculent » a le sens vieilli de « terrible », « féroce ».

(2)
: Le fuchsia est un rouge violacé.

(3)
: Atargatis était une déesse-mère de l'Orient antique en Syrie, assez proche de Cybèle la phrygienne (Anatolie antique, Turquie actuelle), son culte se situait à Émèse (actuelle Homs). Les prêtres de son culte, étaient des eunuques à des fins de hiérogamie (« mariage » d'un humain et d'une divinité »).
L'empereur romain Héliogabale descendait d'une famille officiant pour cette divinité, c'est-à-dire finançant les temples et le "clergé" (source : « Héliogabale, l'Anarchiste couronné » d'Antonin Artaud).