Viendra un jour où nous déserterons les villes
Pour nous réfugier au plus profond des forêts
De longues nuées d'enfants, de femmes et de civils
Fuiront, laisseront les cauchemars à l'orée
De leur existence affaiblie par les conflits.
Où que l'homme prospère, il inscrit démesure
Dans le futur, les cités trahiront leurs lits
Pour s'étendre toujours plus loin dans la nature
Alors, les hommes n'auront plus d'autres recours
Contre l'emprise des villes tentaculaires
Que de s'offrir en forêt un dernier secours
Contre la rage des cités totalitaires
Pourquoi les forêts ? Parce qu'elles seules vibrent
De la vie animale, et pour l'homme splendide
Est la vue des arbres, des racines aux fibres
Rappel pensif que l'arbre est exemple de vie
Contre le béton s'affirmeront des retours
Aux forêts d'anciens temps qui auront survécu
Tandis que se videront les parvis des tours
Les autoroutes viciées, par les bois vaincues
C'est toute verdure qui offrira à son homme
L'accueil triomphal qu'el' lui réserve depuis
Qu'il la soigne, ayant pris conscience, enfin, en somme
Que déforestation le condamnait aux nuits
De l'âme perdue à ne retrouver aux cimes
Qu'un ciel noir éperdu des branches, ses amies
Filtres à travers lesquels se montrait l'abîme
Inversé de la nuit au creuset d'alchimie
L'âme a tant besoin de l'alchimie de la nuit
Et de racines d'arbre, et de l'alcôve obscure...
Mais je n'en dirai plus, car l'homme est un grand puits
De silence quand il veut cacher sinécure
Le recours aux forêts aura lieu un beau jour
De cela je suis certain, autant que des villes
Vidées, car elles étouffent l'homme toujours
Depuis l'Antique : voyez les guerres civiles.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Environnement
Publié le 28/08/2016
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Étant un amoureux des forêts, je ne peux qu'acclamer ce poème à la sensibilité et à la justesse des plus finement observées ! Comment dire, la forêt, c'est ma seconde plus puissante inspiration ! Merci jacou, Galerion |
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Galerion |
Je vous adresse un grand merci, Galerion, pour votre message chaleureux ! Ce texte est né après la lecture d'un ouvrage que m'avait conseillé banniange sur "les forêts dans l'imaginaire occidental" de Robert Harrison, que je vous recommande à mon tour ! La forêt, les arbres, m'inspirent parfois l'envie de me faire ermite dans une cabane au fond des bois ! Cordialement, jacou |
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jacou |
le retour à la nature, il y a déjà eu les soixantantehuitards avec l’Ardèche et les bergeries pourquoi pas ? | |
eric |
Merci eric pour ton commentaire ! Quand les mégapoles s'étendront outre mesure, rendant les concentrations de vie impossibles, il fera bon aller respirer dans les bois ! C'est utopique, c'est vrai, mais pourquoi pas ? | |
jacou |
Oups, je ne m'étais pas identifiée. :-) |
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Iloa Mys |
Merci Iloa Mys pour ton commentaire argumenté :) Ne t'en fais, j'avais reconnu tes très sympathiques :-) Tu as de la chance d'avoir ta cabane dans les bois ! Pour les utopies, j'aime cette idée de retourner vivre dans les forêts, de surmonter la crainte ancestrale qu'avaient nos ancêtres de celles-ci. Je me méfie cependant d'autres utopies, qui ont été dangereuses et même meurtrières durant le 20e siècle. Mais un soupçon d'utopie dans le cocktail du possible, c'est toujours rafraîchissant ! |
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jacou |
Bonsoir Jacou, Etant une amoureuse de la nature, je ne peux qu'apprécier les vers de ta si belle poésie et les arbres qui nous fournissent l'oxygène et le plaisir de les admirer ! C'est très beau ! Belle soirée ! Mes amitiés Sybilla |
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Sybilla |
J'habite en ville et en campagne, j'ose espérer que les hommes conserveront la verdure et la beauté de nos villages. Bonne nuit | |
roserose |
"l'homme est un grand puits de silence" Merci pour l'image. Rêve de verdure et de chlorophylle? | |
Moi80 |
Bonsoir Sybilla, Merci à toi pour ta lecture agrémentée d'un message ! J'aimerais que la nature n'ait jamais reculé devant les agressions millénaires des hommes, mais je ne peux refaire le monde... Belle soirée, et mes amitiés ! |
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jacou |
Bonsoir roserose, Vous avez de la chance d'avoir une résidence à la campagne, pour quitter parfois l'agression des villes. Je suis (un peu) agoraphobe et la ville m'oppresse, tandis que la forêt est un refuge bienvenu ! Bonne nuit. |
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jacou |
Bonsoir Moi80, Oui, un grand rêve que j'ai fait, après une lecture, de verdure, de bon air et aussi de silence, tout un ensemble revivifiant, loin de ma ville de banlieue où ne subsistent que des parcs et jardins. Bonne nuit ! |
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jacou |
Si je vais vivre en forêt, emporterais-je avec moi les romans de Louis-René des Forêts, ou bien les CDs de Maxime Le Forestier, voire ceux de Marie Laforêt ? ou bien le tout ?... | |
jacou |
Les villes se dégradent. Les ressources s'épuisent. Toute énergie pollue. Le progrès technique s'est substitué au progrès humain. Nous avons atteint les limites du politique et de l'économique. Notre civilisation est à bout de souffle. Le retour aux bois est non seulement poétique mais inéluctable. | |
scyles |
Il faut habiter le monde en poète disait Heidegger( qui certes n'est pas sans reproche...) et ton beau poème nous le rappelle, la forêt a besoin de l'homme non pour exister mais pour signifier mais 'l'homme sans la forêt n'est plus "qu'un bibelot d'inanité sonore". | |
banniange-deleted |
Merci scyles pour votre commentaire. Le constat pessimiste que vous dressez sur l'état actuel de notre civilisation, je le partage, et j'ai une option un peu rousseauiste, celle du retour aux origines en nous retirant quelques temps dans les forêts, pour redéfinir nos priorités de vie. | |
jacou |
Merci banniange de ton message. J'ai tiré profit du livre de Robert Harrison que tu m'avais conseillé pour dresser l'éloge des forêts salvatrices, porteuses de nos angoisses comme de nos espoirs les plus profonds... | |
jacou |
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