Un lendemain, que l'on attend sans crainte,
Dans un jardin, deux regards se distinguent,
S'embrase d'une flamme, un instant éteinte,
Sur un banc, rencontre comme une étreinte.

Un lendemain, que l'on attend sans crainte.

Les baltringues racontent en demi-teinte,
D'autres chantent des petites complaintes,
Les paroles saintes, celles qui déglinguent,
Quand les langues laissent leurs empreintes.

Les baltringues racontent en demi-teinte.

Qu'importe les mots, les pensées restreintes,
Les esprits étroits resteront comme l'absinthe,
Enivrant poison, par les pores qui suintent,
Rendant pauvres de sens, les amitiés feintes.

Qu'importe les mots, les pensées restreintes.

Pour eux ce qui compte, c'est l'amour dingue,
Celui qui emporte, faire que les cœurs valdinguent,
D'une rive à l'autre, faire serrer les dents des pingres,
Comme un craquant sucré d'une belle meringue.

Pour eux ce qui compte, c'est l'amour dingue.

Dans un tourbillon, l'alcool et la drogue trinquent,
Savant mélange, palette de peintre dans une seringue,
Dans les veines, l'esprit loin de tous ses pingres,
Les corps s'endorment, perdus dans les labyrinthes.

Dans un tourbillon, l'alcool et la drogue trinquent.

Dernier tour d'honneur, dernière injection conjointe,
Aujourd'hui c'était la bonne, celle qui coute une blinde,
Promis juré, elle va envoyer dans le profond des limbes,
Pour un lendemain que l'on attend sans crainte.