Crois-tu que mon désir est de soustraire à toi,
A tes mains, à ta foi, le bonheur sous ton toit
A quoi rien n'est égal ? Tu dis que je prends tout,
Mais voudrais-tu d'un Dieu qui ne soit pas jaloux ?
Voudrais-tu d'un Seigneur qui n'a pas de puissance,
Gisant là, endormi dans les vapeurs d'encens,
N'ouvrant l'œil qu'à demi — au moment de la dime —
Non ! Tu n'en voudrais pas ! Fût-ce pour un centime !
M'écoutes-tu un peu ? Tu fais la sourde oreille.
Tu voles ça et là, tu es comme l'abeille
Qui va de fleur en fleur butinant le pollen,
Tu veux vivre ta vie, et j'en porte la peine.
[…]
«Eden ! O Paradis perdu, pour moi, pour l'homme,
Gâché par le péché, le ver qui tue la pomme,
Où, comme le raisin s'attachant à la treille,
Tu tirais de ma Voix la Vie essentielle ! »
«Miroirs gémeaux et purs, je contemplais tes yeux
Charrier sa beauté dans leurs remous joyeux,
Flot au milieu duquel je déversais un vin
Qui subjugue l'esprit par un attrait divin.»
«Tu comprenais mes mots, tant ton cœur était ample,
Tu n'avais pas l'idée de me construire un temple,
De m'ériger un lieu où Moi j'habiterai.
Éden était ce temple et tu communiais. »
«Un amour tendre, vrai, une joie très profonde
Bouillaient dans ton regard, métaux clairs qui se fondent,
Exultant, tu savais sans avoir à l'apprendre,
Que j'étais le Seul Dieu à qui il faut les rendre.»
«C'est au Serpent Ancien, à son mensonge d'être
Que pourtant tu livras le Paradis terrestre,
Ignorant à quel prix montaient cet équilibre
Des choses si parfait d'Eden, où tu fus libre. »
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