Elle lui dit : oh ma douce enfant
Que tu es laide
Mes mains te touchent
Mais je ne sens
Contre ta peau
Que du dégoût
Tu pleures souvent
Tu grandis mal
Tu m'exaspères
Je suis ta mère
Il lui dit : viens
allonge-toi là
Ecarte tes bras
Laisse-toi faire
L'instant est doux
L'heure est profonde
Tu es si blanche
Tu es si jeune
Je suis un homme
Elle ne dit rien
Elle obéit
Elle pense au vent
Elle ferme les yeux
Elle est ailleurs
Son corps se meurt
Son cœur est mort
Elle ne sent plus
La vie si belle
De son corps blême
A disparu
Silence profond
Vide sidéral
Vie sans odeur
Vie sans chaleur
La chair est triste
L'amour factice
Autant s'enfuir
Ou bien mourir
Elle s'ankylose
Et se psychose
Elle s'englue
Et puis se rue
Sur les méandres
Des abysses sourds
La vie se passe
Elle est si lasse
Elle s'endort
Et puis un jour
Une étincelle
Au creux du ventre
Un fil magique
Qu'elle avait tu
Vient la rappeler
La ranimer
Elle leur dit : va
crache ton venin
Fais toi du bien
Défonce toi bien
Déploie tes griffes
Pour me rendre lisse
Essaie encore
Un peu plus fort
Jamais t'entends
Jamais je n'serai
Cette fille-là
Au profil bas
Au regard terne
Au murmure doux
Au geste lent
Compatissant
Jamais t'entends
Jamais je n'ferai
Ce que t'attends
La vie est là
Toujours battant
Et dans mon souffle
Sous les parois
de ma peau frêle
Sommeille une ombre
Qui se réveille
Prends garde à toi
Recule tes pas
Je ne suis pas
Celle que tu vois
Je suis Garance Galatée
C'est Pygmalion
Qui m'a touchée
Je ne suis plus
cette statue
J'ai fait ma mue
Et je suis moi
Écrit par garance galatee
carpe diem
Catégorie : Divers
Publié le 23/07/2017
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Un très bon poème, haletant : je suis resté suspendu à sa diction. Bienvenue à vous. |
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jacou |
Je suis restée stupéfaite...J'ai beaucoup aimé cette fin de poème la tête haute, très bien ! | |
suane |
merci à vous de m'avoir lue, d'avoir réagi... merci ! | |
garance galatee |