Assis sur un banc blanc
À l'extrémité de la ville
Dans mes pensées, ressassant
La fête en mes yeux qui brillent.
Alors que j'étais plongé dans mon cerveau pour trouver une issue quelconque à la démesure du monde, assis sur un banc blanc qui venait d'être repeint. C'est-à-dire un vieux banc qui a tout connu : des guerres de couples, des pieds d'enfants, des vieux sirotant leurs pastis et barbouillant de mots la ville pour ne rien oublier à dire, avant de partir...
Un banc blanc...
Certainement vert à l'origine, mais que les années ont dégradé jusqu'à ce que la peinture se soit effritée et qu'un gars de la mairie soit passé par là pour trouver que la peinture verte n'est plus bien belle. Alors il l'a peint en blanc. Il ne ressemble plus à rien.
Alors que j'étais là, nourri par une légère brise sur mon visage, les yeux écarquillés, prêt à affronter les contradictions des humains et de moi-même.
La ville tout entière m'a quitté, elle s'en est allée
Je l'ai vu s'envoler vers le ciel, un soir d'été
Un moment d'inattention j'ai lâché les chaines
Qui me liaient à elle, le cordon s'est brisé.
Alors que j'étais là... sur une sorte de nuage de pensées, les pieds sur terre, le cul sur ce banc, et l'esprit bien plus haut, au-dessus des parades du semblant, des idéologies primaires.
Cette ville m'a quitté, elle s'en est allée
Avec l'église et ses tristes très beaux clochers
Avec ses boulangeries et ses jolies maisons
Et bien sûr le chant des fleurs sur le goudron
Je vis traverser d'abord les ténèbres, puis des lueurs d'oiseaux blancs. Et une brise, puis une énorme étoile verte bien plus grosse que le soleil. Dans mes pensées. Je vis la vie d'un clown qui n'eut que le désir de propager des rires et de la volubilité, mais qui ne trompait personne sur sa douleur intérieure qui rayonnait. Dans mes pensées, je vis un cauchemar... ou la vie.... je ne sais plus, je confonds tout le temps. Dans mes pensées, je vis des idées s'entremêler, comme si mes souvenirs ne fussent que des brouillons abandonnés dans un vieux placard à la cave, et grignotés par des rats.
La ville est partie
Elle s'est enfuie
Et moi, le cul sur la terre, je vois passer l'univers.
Écrit par feuille_au_vent
à l'heure des feuilles mortes, la fumée est belle.
Catégorie : Divers
Publié le 17/12/2017
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Très belle lecture ! Merci Amitiés |
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Yuba |
J'ai adoré ce poème qui est avant tout un joli conte urbain où tout prend son envol, ou presque ! | |
jacou |
Je te félicite pour ce magnifique poème aérien et cette capacité que tu as de nous faire décoller sans jamais plus redescendre sur terre...Ce n'est pas pour rien que je te surnomme Le Petit Prince. Merci pour ce beau voyage en montgolfière ! | |
suane |
Voilà, un poème à ne pas mettre au banc de la poésie. L'univers en serait bouleversé. BRAVO ***** |
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lefebvre |
Merci pour ta lecture Yubanca, ravi qu'il te plaise | |
feuille_au_vent |
Merci beaucoup Jacou :) | |
feuille_au_vent |
Je te remercie Suane, Gardons les pieds sur terre, et le cœur aux étoiles |
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feuille_au_vent |
Merci Daniel ! Si tu parles de l'univers que l'on crée grâce à nos poèmes, et bien d'accord ! | |
feuille_au_vent |
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