Ce que le jour est à la nuit
Ce que l'audace est à l'ennui
Ce que l'ombre est à la lumière
Ce que les amours qui durent
Sont aux amours passagères
Ce que le fruit déjà mûr
Est au fruit encore vert
Ce qu'est l'affection à la haine
Ce qu'est ta nature à la mienne

Les vents me poussent doucement
Dans le sens contraire
Et on ne reste qu'un temps
La tête à l'envers
Envers et contre tous cent
Mille pourquoi pas l'univers
Mais après le printemps
Viendra toujours l'hiver

Tu tiens dans ton regard
Plus encore que tu ne le crois
Mes illusions, mes espoirs,
Mes larmes et mes éclats de voix
Je te donne ces pouvoirs
Malgré tout et malgré moi
L'air vulnérable et hagard
Mais ça rime à quoi ?

Si deux personnes s'aiment,
Pas de fin heureuse, il paraît
Qui serais-je pour me croire à même
De faire mentir Hemingway ?

La peur, la peur et demain presque mort
Me glacent m'effleurent me parlent d'Aznavour
L'angoisse sourde et cruelle de t'aimer encore
Est-ce seulement ça les échos des amours ?

Et après le printemps
Viendra toujours l'hiver
Après l'amour l'amertume souvent
Mais que puis-je y faire ?

La porte ne s'est pas refermée derrière moi
Parlent encore au-delà de ces murs trop de voix
Trop de chemins et territoires inexplorés
Trop de tout trop de nous déséquilibrés
Trop d'amour et trop d'absurdités

Je suis ta nuit.