Deux couleurs tout au long du printemps
Tu es instable, mon amour, mais bien tracée ta marche
Mes jours c'est un fossé
Empli de mots pour qualifier ta grâce.

Les quatre vents arrachent des frissons
A la végétation fébrile
Et courbatue sous des horions
A mes poignets s'agrippe la fraîcheur
Elle est dedans, elle se faufile.

Le suint des nuages montait au nez
Des verstes olfactives
Entre mon cri vers toi, cet oiseau nocturne
Hissée aux étoiles
Qui voulait embrasser les traits changeants de l'univers
Et ta présence froissant mes nerfs.

La demi-mort des eaux diagonales
Collée aux vitres
J'ai oublié toutes les prières
Et j'ai brûlé tes lettres en cavale
Pour m'inspirer des cendres.

La vanité de l'art
Rudimentaire comme les rêves des chiens
Comment décrire tes mains en battement d'hirondelle?
J'ai choisi la courte voie pour posséder
Ce monde en noir et blanc.

Les éléments entrés en lice
Dans une taverne perdue, à même le comptoir
J'ai découpé ton nom
Quelle force immortalisatrice
D'une passagère inspiration.

Les branches sans feuilles, entrelacées,
Et le pollen encore inexistant
Avec soupir cédaient à l'ouragan
C'était ton nom qui mûrissait.