"Je reviendrai"
Vacillait ta voix
J'écrirai ton portrait
Sur le papier de soie.

Cet appel fut ostensible
Il venait des collines lointaines
La ville sombre et infaillible
Se chauffait les doigts en mitaines.

Où veux-tu que je fuie ?
Nous en sommes prisonniers
L'escrime de la pluie
Blesse l'air
Le verre
Saupoudre, tôlier,
Ta tristesse portuaire.

Sous les airs rêveurs
Les pitaines se font des flots
Dans mon nez grelotte
L'odeur
Des champs.

Les alignements
Des mots futiles
C'est ma poésie
Je m'y nourris
Et c'est beau dedans
Comme aimer en exil.

Que lis-tu?
Cendrars
Un regard vers l'orient
Il n'a jamais fait le Transsibérien.
Il n'aimait pas les gares.

* * *
Je suis con
Tu sens bon
Les pigeons
Leur boucan
Nous figeons
Nos instants.

* * *
Tu m'as aimé à la hauteur
La nuit blanche était ma chute
Les poètes, tels des aviateurs
Dans les autres sphères
Se fait leur lutte
Tous les liens qu'ils parachèvent
Sur leurs lèvres
La sève qui brille
Garde tes rêves, moineau,
Fonds dans les sourires des filles.