Je ne comprends pas,
là-bas, quand on est loin,
l'une de l'autre,
on s'appelle presque tout le temps,
on se fait du souci,
du mauvais sang,
que tu serais mieux ici,
on pense toujours à l'autre,
on se dit que l'on s'aime,
que l'on se manque,
on se dit je t'aime,
on fait attention de ne pas nous blesser,
que l'on a envie de se voir,
que l'on est la lumière,
pour effacer nos chimères,
que l'on ne peut plus respirer,
que l'on est des jumelles,
qui doivent se retrouver,
que l'on est inséparable,
on s'écrit des poèmes magnifiques,
on s'aide quand on en a besoin,
loin des yeux, mais jamais le cœur n'est très loin,
on meurt d'envie de se revoir,
on donnerait notre vie pour nous,
on se couperait une main,
on se fait confiance,
on s'aime vraiment...

ici, tout s'est envolé,
on est plus les mêmes,
on se vanne, décide de se révolter,
on se dit plus je t'aime,
on fait la gueule,
lorsque l'on se pique nos vêtements,
pour toi,
je ne suis plus malade,
tu me traites comme une menteuse,
comme une fille normale,
tu oublies complètement que j'ai une maladie,
tu me parles plus, fais ta valise,
tu es froide comme un glaçon,
quand je viens m'excuser,
tu es tellement tendue,
que l'on dirait que tu me méprises,
tu me fais mal,
avec tes agissements,
tu crois que je ne veux rien faire avec toi,
tu crois peut être même que j'ai honte,
quand on est dehors,
plus de gestes tendres,
la complicité s'installe,
je ne sais pas pourquoi,
à la maison, on ne se prend plus dans les bras,
"ma chérie" ça sort plus,
on fait pas grand chose de nos sentiments,
parce que tu as 18 ans,
tu t'empêches tout câlin, bisou,
le matin tu fais la gueule,
tu me dis même pas bonjour,
tu me demandes pas si je veux un coup de main,
tu me fais pas de massages,
on s'amuse pas,
depuis que tu es arrivée,
on s'est peut-être amusé 3 fois,
quand je te donne un conseil,
tu hausses la voix,
on dirait que pour toi,
je n'existe plus,
que je ne suis que moi,
que tu ne ressens plus rien,
que tu n'es pas heureuse ici,
que tu es plus heureuse là bas,
avec maman tu dis que vous ne vous entendez plus,
mais c'est pas vrai,
tu t'éclates plus avec elle,
qu'avec moi,
de plus tu sais que la belle mère m'a fait du mal,
quand tu es là-bas, tu voudrais l'étriper,
et quand tu es ici, tu l'honores,
je ne te reconnais plus ma sœur,
je suis triste que ça se passe comme ça,
depuis que vous êtes là,
je ne fais que ça de m'occuper de vous,
je ne pense même plus à ma santé,
je ne veux que vous faire plaisir,
je stresse pour que vous ayez, ceux qu'il faut,
je cours dans tous les sens,
pour que vous soyez heureux,
mais apparemment je ne fais pas assez,
même si je suis fatiguée,
j'ai mal,
mais non je dois me relever,
je t'avais promis que je t'emmènerai en boîte,
et je tiendrai parole,
ce n'est pas parce que je n'avais pas très envie d'y aller,
que tout ce que j'ai dit,
je t'ai baratiné,
on dirait que l'on est devenue des étrangères,
je pense que tu ne m'aimes pas comme on le pressent,
tu as encore de l'amertume pour moi,
peut-être nous trompons nous,
nous ne nous aimons pas comme on se le dit,
mais je ne t'en veux pas,
fais le moi payer,
avec les sentiments, ça fait plus mal,
tout ce que je te demande,
c'est profites de ton séjour, éclates toi,
et arrêtons de se faire du mal,
tu es majeure,
tu n'as plus besoin de moi,
je suis indigne de toi,
je ne te mérite pas,
tu mérites une sœur qui t'aime,
qui te fait passer avant ses douleurs,
qui ne t'a jamais fait du mal,
c'est mieux comme ça,
vis ta vie,
je serai là,
si tu as besoin,
mais je ne te demanderai plus rien,
il me semble que cet amour n'est qu'illusion,
désolée de ne pas être la sœur que tu attendais...

je t'aime, et je vais souffrir car je ne veux plus que tu m'aimes,
je vais m'effacer de ta vie.

je crois que tu n'as plus besoin de MOI.