Sir Ours, comme tous les siens, solitaire retranché,
Vivait de ses chasses, pêchait pour le plaisir,
Et dormait tout son saoul quand l'hiver approchait.
Dame Marmotte, sa voisine, vint à lui s'entretenir:
"- Mon cher, voici cent lunes que nous cohabitons,
Sans un mot, un regard, je veux savoir pourquoi."
- Car nous autres, les ours, des autres redoutons,
Les vices et les biens, tels les poissons l'appât."
A l'abnégation saine et sage du plantigrade,
Miss Marmotte opposa ses idées et ses moeurs.
Face aux mille et un arguments de la bavarde,
Ebété, assourdi, abruti, à contre-coeur,
L'Ours céda. Tous deux partirent le lendemain,
Cap sur la vallée, les marmottes, la société.
Timide tout d'abord, cible des quolibets,
Le Gros pris vite ses aises et les choses, bien en main.
Une lune lui suffit, à régner sur ses hôtes,
A force de ruse, de force et de sordides complots,
S'octroyant tous les droits du cuissage à l'impôt.
Ce peuple si tranquille, sous le joug du despote,
Se révolta bientôt et renversa le Gros.
L'épitaphe du tyran : "La vallée, aux marmottes!"
Etait, quelle ironie, signée de sa voisine,
Celle-là même qui avait tiré l'Ours de sa grotte,
Mais l'étourdie n'en souffla mot à ses copines.
Écrit par arianne2chassenard
www.jeveuxdelapoesie.com
Catégorie : Divers
Publié le 21/06/2008
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j'aime beaucoup ce texte, mignon et bien écrit... juste le "miss" qui fait tâche à mon oreille, mais les goûts et les couleurs. | |
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