Où es tu?
J'ai cherché à la rivière et y'avait tout un tas de silhouettes qui ricanaient. Je me suis parfumé comme si y'avait un évènement quelque part. Et je l'ai fait tous les jours. En ne voyant partout que des non-toi. Et j'ai lâché mes meilleurs mi-sourires en disant "ça va". J'ai même fait ce truc d'amouromane avec le telephone auquel on s'accroche. Et qu'on doit jamais lâcher. Et qu'on attend qu'il vibre comme si ça allait pouvoir nous relancer, nous et notre cœur de vieux mort trentenaire. J'ai vu mon regard changer sur le miroir. On m'a dit que mes dents grinçaient la nuit. Même là, en dormant, je m'épuisais. Et je me suis caché pour dormir, j'avais peur. Parce-que si mes dents pouvaient grincer, mes lèvres auraient pu parler. Mais cet effroi, je voulais le garder pour moi. J'ai roulé de nuit pour trouver des vallons bien en relief ou y'aurait plus aucun phare. Pour me noyer un peu du bruit. De l'image. J'ai écrit des centaines de lettres que j'ai brûlées. Des feux pâles, ça a fait. Avec que moi pour regarder. Que si je m'étais vu, j'en aurais chialé de honte. Concentré là sur quoi? À méditer le vide. Non. À me souvenir de toi. L'exception. Avec tes cheveux Vantablack qui absorbaient la lumière. Avec ta plume choquante de facilité. Je t'admire encore. Tes mots de princesse orpheline. Tes yeux d'or pour moi, on pouvait y lire tant de choses déplaisantes, mais c'était comme ça, et comme ça que je t'aimais pour de vrai, avec mes moyens limités d'éternel abruti de l'instant présent. Et rien n'a vraiment bougé depuis.
Où es-tu ?
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J'aime beaucoup ce cri d'amour. Les "feus pâles" (le "s" à feu est-il voulu?) m'ont fait penser au beau roman de Nabokov. |
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Bella de Vnirfou |
Merci! Non c'est une bien laide faute de frappe. C'est ça d'écrire trop tard la nuit. | |
Zooey |
si triste et émouvant votre écrit je reste sur vos mots "Nous et notre coeur de vieux mort trentenaire" :( j'espère qu'un jour vers la soixantaine votre sourire se dessinera en relisant ce poème ... MERCI :) |
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MARIE L. |
Bonjour Zooey. Moi je reste sur "et rien n'a vraiment bougé depuis". Il est temps de dépoussiérer le volant, ou de se lever du fauteuil roulant. Le présent c'est maintenant. Merci pour ce poème lumineux dans ses sables mouvants. |
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Comete |
Merveilleuse écriture ! J'ai relu votre texte au moins dix fois aujourd'hui. ;-) |
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Charlie |
Merci beaucoup. Voilà qui vient éclaircir un peu ce vantablack étouffant. | |
Zooey |
Le cœur de vieux mort trentenaire. Les dents qui grincent la nuit. L'épuisement, la lassitude. L'éternel abruti de l'instant présent. Tout ça me parle et me touche. Merci pour ce très beau partage :) |
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scyles |
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