Onzième voyage

A la douane de Gênes, j'ai eu droit à des remarques désobligeantes.
Un policier s'étonnait de mes papiers redigés en arabe :
- vous ne pouvez pas écrire comme tout le monde ?
- la langue arabe s'écrit de droite vers la gauche , dans le sens où l'on donne une caresse...
- Ou une gifle .
-Qu'importe, l'Italie est si belle !

Italie ,Italie patrie de la beauté et de l'humour, pas toujours très fin mais sympatique.
" Un baiser sans moustache, dit le macho italien est comme une pizza sans câpres."
Sans commentaires.
A minuit tapante sur la place Bernini comme dans un film de Fellini. J'ai ressorti ma lampe à huile que j'ai allumée et déposée sur une stèle imposante. Que vois-je ? Que lis-je ?

" Que vissé e mori
Gian Lorenzon Bernini
Principe dell' Art
Davant a cui
Si chinamono révérenti
Papi, ré , popoli "

" Ici vécut et mourut
Gian Lorenzo Berminit.
Souverain de l'art
Devant qui
S'inclinèrent, révérencieux,
Papes, rois et peuples ! "

Quel pays ! Quel peuple ! Quelle civilisation !
Ailleurs les poètes, les artistes sont honnis. La gloire est réservée aux sabres briseurs des plumes du calligraphe.
C'est moi Younès Errawi qui vous le dis.