Jardin de l'âme

Sous un ciel nébuleux recouvert d'encre noir
Devenu l'horizon funeste de son miroir ;
Par un passé flou enfoui dans les abysses
Ayant fané son éphémère jardin de lys,
Elle sombre sous l'ombre des tournesols
Et des mauvaises herbes éventrant le sol.
Sur ses yeux verts luisants tombe un voile,
Laissant l'araignée éveillée qui tissait sa toile
Entre les hautes branches de l'arbre meurtri
Empruntant les couleurs d'un ébénier flétri.

Au fils des saisons, le chemin de pierres s'efface
Et elle assiste démunie à se temps moins fugace.
Prisonnière d'un corps paralytique à l'agonie,
Assaillie de vieux souvenirs vivaces, elle nie
Une maladie qui rongera sa moelle préservée
Abrité au sein du manteau de soie achevé,
Naissance de ses hallucinations impétueuses
La protégeant d'une existence douloureuse.
Mais en proie à des visions crépusculaires,
Elle se laissera enterrer sous un ciel lunaire.