Ô disciple d'Epicure, Ô mon cher ami Lucrèce
Que ton chant me parvienne dans la clarté du Jardin !
Je suis venu écouter ta voix remplie de sagesse
Pour connaître ton regard sur l'Histoire des humains
Ainsi à l'aube des Temps tu spécules que l'Homme
Dans la vierge Nature comme une bête vivait
Ne connaissant ni coutume ni loi en son royaume
Parsemé de cavernes et d'ombrageux fourrés
Puis il découvrit le feu, la technè et le langage
Se construisit des huttes pour s'y sédentariser
Décida d'établir des pactes de bon voisinage
Afin de fuir la douleur qu'un conflit eût généré
Il cultivait l'Amitié, la confiance mutuelle
Pour garantir la survie de la naissante Cité
Des familles se créaient, il choisissait parmi elles
Un roi auquel il cédait une part de Liberté
Bientôt le roi fût tyran recherchant richesse et gloire
La Justice était bafouée par d'ineptes règlements
Les sujets étaient jaloux et avaient pour exutoire
De périlleuses luttes les plongeant dans le Néant
Puis le genre humain lassé par cet état de violence
Assassinait le monarque au sceptre trop orgueilleux
Punissait sa vanité, se vengeait de ses offenses
S'en remettait enfin à des magistrats vertueux
Ceux-ci étant guidés par l'Idéal inné du Juste
Fondaient l'Etat de droit mus par l'intérêt général
Le peuple se soumettait à leurs principes augustes
Dont la Raison éloignait les tentacules du mal…
Ô disciple d'Epicure, Ô mon cher ami Lucrèce
Ton chant m'est parvenu des hautes sphères du Jardin !
Ainsi vois-tu le monde depuis ta grande sagesse
Puisse-t-elle nous montrer un désirable chemin !
Poème Précédent | Poème Suivant |
Pensée à découvrir... | Poèmes de Vermeil au hasard |
Annonces Google |
Bonsoir, Quand la Nature sait offrir, quand le Beau est, pourquoi faut il qu'un Homme se proclame Fort, au-dessus d'une Mêlée, et que tout éclate ? Est ce si complexe de fouler des Chemins apaisants et d'en cueillir le Meilleur ? Lys-Clea |
|
Lys-Clea |
On m'a conseillé récemment les lettres de Lucilius à Sénèque, tout l'univers des stoïciens... Je découvre celui d’Épicure dans ce poème très intéressant ! L'exercice épistolaire me plaît beaucoup, et il y a matière à réfléchir à la lumière des philosophes antiques... Merci Vermeil pour ce partage riche ! | |
Ombellune |
Riche panorama, bien documenté, de l'évolution de l'humanité, et de sa vision du pouvoir. Ce n'était pas aisé de résumer tout ça en un poème, et vous l'avez très bien réussi. |
|
Matriochka |
Au fil de ma lecture, j'avais la sensation que la violence des hommes croît en proportion de leur nombre. Ce n'est peut-être pas faux, tant "se voisiner" est complexe ... Bravo pour ce "survol" ô combien dense et riche, d'une pensée et d'une histoire dont nous aurons sans cesse à tirer leçon. |
|
Ombrefeuille |
Que de bonnes questions Lys, merci! Merci Ombellune, de belles lectures vous attendent… Je vous remercie Matriochka Vous êtes bien aimable Ombrefeuille et peut-être avez-vous raison sur le voisinage… Vaste question! |
|
Vermeil |