La confusion des doigts mêlés

Sur le fil de l'évidence, au travers notre sincérité,
Repoussons la démence qui nous oblige à sombrer,
L'équilibre de notre transe, lorsque la nuit est tombée,
Et la danse de nos sens dans nos regards embrasés.
Penche encore la balance de nos doutes égarés.

Sous la pluie de lumière des étoiles hébétées,
Nous chassons les éclairs de nos yeux perlés,
Embués de larmes à taire, faute de trop pleurer,
Et à même la terre, nous cherchons nos pensées.
Penche encore dans l'air de nos peurs figées.

S'entrelacent nos doigts dans ce geste si complice,
Le murmure qu'est ta voix, des frissons de délice,
Et ton odeur sur le drap, des mots sans malice,
Tes mains sont la seule voie dénudée de supplice.
Penche encore les mois qui nous paressent vices.

Dans ce halo de chaleur, le sommeil vient en paria,
Il observe les pleurs qui souillent nos âmes en émoi,
Puis sans pudeur, il nous arrache à ce combat,
Et ne reste que l'erreur où se piègent nos rabats.
Tombent les destins et meurt les doutes en moi.