Fruit de maintes efforts, après de longues jours et nuits,
Je dépiste l'Artère qui mène aux sources des eaux suaves;
C'est en naviguant par milles détours, qu'enfin j'aperçoive,
Le chemin menant à l'Éternel, en ce jour d'hui...

À peine ancré au rocher avoisinant,
Un geai au teint vif atterit, en délivrant
Un vieux chiffon qui semble évoquer la Prophétie...
Dès lors le messager ailé s'envole sans souci.

Je me promène aux alentours; de nouveau solitaire,
En méditant longuement en cette terre de Prière,
Je perçois, au loin, quoique désorienté,
Le sifflement aigu d'une flûte enchantée.

Ivre, certes libre de joie, au milieu du Désert;
Je me retrouve toutefois à la limite de l'univers.
Quelle source de fraîcheur, qu'illuminent les rayons;
N'est-ce le confort, la plus douce des impressions!

Les cendres éthérées fuyent, que j'aie voeu de suivre.
Le Sphère ardent ne semblait pourtant inquiétant;
Or, soif d'ambition mais avide de vivres,
À cet instant je ne sait où se situe l'Orient.

À travers l'horizon une souple silhouette soudain jaillit.
Aux nettes allures decevant cette placide personne,
À cent verges sur le tertre sa pensée résonne,
Au milieu du brume le Masque réflète ce feint Paradis.

D'une clarté étonnante surgit un éclat sans fin,
Dont la splendeur luirerait le plus sinistre des abîmes;
Par l'essence flamboyante de cette Merveille sublime,
Je décèle un élément aux arômes divins.

Je décide alors de récolter ce joyau,
Sitôt, l'intérieur de mon Âme semble fondre en lambeaux.
Glacé par cette fièvre native d'une fleur empoisonné,
Mon Esprit pris au piège refuse de s'évader.

Si ma conscience me dit que le flambeau sera éteinte,
Mon Égo se triomphe ayant fait sa fortune;
Voyez, tout est trompeur, certes au moment opportune,
Que je quitte ce Temple, sans peine ni craintes!