Tel l'astre haut de la nuit des temps, cime parmi les cimes,
La pensée engendre l'idée; celle-ci, intelligible, prend forme par le langage,
Celui des mots, qui, encyclique, telle l'onde à la surface de l'eau, invente les réalités.
La vertu du silence est de ne rien exposer à la réalité, d'éviter de la façonner,
Bien penser avant de parler ou écrire, c'est prendre le temps de donner à la réalité la teinte que nous souhaitons,
Choisir d'entre les mots, les bons, ceux pouvant faire éclore, par les sens et la signification, de belles choses.
Pourquoi la facilité du vulgaire, quand dire les choses simplement y ajoute le respect ?
Un langage vulgaire dénote une pensée qui n'est pas saine.
Arriver à un langage sain, exempt de toutes fautes est une histoire d'entrainement, de pratique et de silence,
Retenir l'élan du mot facile, utiliser le mot juste qui définit la pensée à son meilleur endroit,
Réussir à bien parler permet de bien se faire comprendre, bien se faire comprendre permet de réussir.
En chaque mot réside une portion de réalité, laquelle se meut lorsque le mot est prononcé dans l'espace-temps,
Le langage comme réalisateur de la pensée et socle de la réalité,
L'entrée en existence de certaines réalités dépend de certains mots écrits ou prononcés,
Le calame a écrit toutes les destinées, l'auteur de ses paroles choisit les chemins par lesquels sa voie se réalisera.
En toute chose, savoir raison garder, comprendre l'utilité du langage sain évite bien des choses,
L'exercice de l'esprit à cette chose simple octroie de nombreux bénéfices,
Ainsi, ne plus médire, ne plus abaisser la nature humaine, choisir l'élévation de l'être, l'art de bien dire,
Eduquer l'être à quelque chose de noble, de valeur, ne pas le réduire aux mauvais choix d'une facilité certaine.
"La critique est aisée, l'art est difficile" a écrit quelqu'un, il en est vrai que médire, tout le monde en est capable.
Avec l'art de bien dire, l'entrainement de l'esprit à penser d'une façon juste,
Quand l'homme pense d'une façon juste, il le sait intimement, la justesse est sans équivoque.
"Ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement" disait l'autre; être l'architecte de ses paroles,
L'architecte souhaite bâtir un édifice solide, sur des bases fortes et ancrées de la meilleure façon,
Il évite les terrains glissants ou près de flots intempérants, il préfère la hauteur du plateau de montagne et ses horizons magnifiques,
Celui qui souhaite contempler, laisse le silence lui conter l'univers,
Celui qui souhaite fabriquer, fait de ses paroles le métier à tisser,
Celui qui ne pense ni à l'un, ni à l'autre, est comme l'ignorant égaré qui se demande quelle est sa place.
Il retrouve le bon chemin lorsqu'il réalise la manière qu'a le monde de fonctionner
Les vérités universelles se trouvent en la simplicité des idées.
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Écrit par Syntax_Error
"Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité." Jean Cocteau
Catégorie : Pensée
Publié le 14/09/2023
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Très belle réflexion que j'ai pleinement appréciée et comprise. On se situe dans la grande réflexion, là. |
Sarahg ![]() |
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Eh bien, ça donne envie de débattre. L'exposé est limpide. Et clivant. Tu écris que le langage "invente les réalités". Et je suis assez d'accord. Pourtant, tu termines en évoquant les "vérités universelles", qui ne pourraient être que le fruit d'un langage "sain". Ce qui s'oppose à l'idée que le langage est performatif et peut faire surgir d'autres réalités. Surtout avec ce que tu dis sur le "vulgaire" que tu opposes au choses dites "simplement". J'imagine donc que tu utilises le terme vulgaire dans le sens de trivial, grossier et pas dans le sens de commun, banal. Pourtant, un langage vulgaire peut faire émerger des réalités somptueuses. On pourrait citer Rabelais, Bukowski, Quenaud, Céline et tant d'autres. Là où j'adhère le moins au discours, c'est sur cette forme d'eugénisme du langage qui en ressort. Je suis pas un relativiste. Je considère pas que tout se vaut. Loin de là. Mais ce qui reste un jugement de valeur ne peut pas constituer une réelle base de pensée. La phrase suivante: "un langage vulgaire dénote d'une pensée qui n'est pas saine" Pourquoi la littérature devrait être saine? En quoi le caractère sain d'une oeuvre en reflète sa qualité? La morale a-t-elle une quelconque prise sur l'artiste? Je suis de l'avis totalement opposé. Peut-être qu'ici tu parles de philosophie? Ou de science. Dans ce cas je ne suis pas compétent. Sur les citations. "L'art est aisé, la critique est difficile" Tu pars de la simplicité, que je comprends comme la limpidité pour l'opposer au vulgaire. Du vulgaire, tu dis qu'il "abaisse la nature humaine" et donc tu considères que le vulgaire s'apparente à de la médisance quand tu écris "médire, tout le monde en est capable". Mais la critique, c'est davantage la tentative ostensible de donner un avis, qu'on entend souvent comme négatif, que la simple de scription vulgaire. Je peux dire "J'ai bouffé comme un porc" sans chercher à détruire l'objet de la de scription. C'est une spontanéité. C'est ma réalité à cet instant. Et elle mérite d'exister en tant que telle. Par contre, développer un discours argumenté, c'est autre chose. J'aimerais donc que tu développes le sens que revêt le mot "vulgaire" pour toi, car je passe sûrement à côté de quelque chose. "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". J'ai toujours adoré cette phrase. Elle se ressent quotidiennement. Tu crois avoir compris quelque chose, tu essayes de mettre des mots dessus et tu t'aperçois que c'est encore bien flou. Mais il n'est pas vraiment question ici du choix des mots, de l'accouchement d'un esprit qui aurait pris le temps du silence pour trouver le mot juste. Il s'agit de la confrontation de l'idée avec son propre intellect. Les mots justes y ont déjà été associés dans les manuels, par ceux qui l'ont mise au monde. En revanche, concernant la réalité de chacun, celle qui réside, inimitable, en chaque individu, elle n'est conditionnée que par la singularité. Pas une singularité forcée, mais une singularité sincère, réelle, celle de la réalité de l'être. Dès lors il est pour moi inconcevable d'envisager qu'il n'y ait qu'un seul chemin, parfait, évident, que l'on ressentirait immédiatement comme étant le bon pour exprimer une réalité. La perfection n'existe pas. La fin, c'est juste quand on cesse de développer. Et c'est parfaitement banal, pour le coup, ça n'a rien de transcendant. J'ai sûrement compris certains passages de travers. Je m'en excuse si c'est le cas. En tout cas je te remercie pour ce partage. |
Zooey ![]() |
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Merci bien pour cette réponse et ces critiques constructives, je vais faire de mon meilleur pour y répondre. En préambule, je vais d'abord donner mon intention en écrivant ce texte. L'idée de ces quelques pensées aurait pour but d'améliorer un peu (beaucoup ?) le quotidien des gens pris dans des mécanismes langagiers néfastes pour l'épanouissement de leur être et leur environnement. Ce n'est pas d'avoir un langage sain à tout prix mais plutôt d'éviter d'en utiliser un mauvais qui n'engendre que des choses négatives, soit par mégarde, soit par ignorance. C'est dans l'aspect de protection de l'être que ces idées me viennent. Quand j'évoque le vulgaire, j'y associe la facilité et je les met face à la simplicité et le respect. Ce sont des notions qui vont de paires. Pour approfondir mon cheminement, je dirai que la facilité du vulgaire, en premier ordre, empêche le respect de la simplicité. Ce serait comme une mauvaise habitude qui empêche une plus saine de se développer, par son ancrage (souvent des réminiscences de jeunesse) dans la personnalité intime de l'être. Le vulgaire quant à lui; c'est une image sale que l'être projette comme pour légitimer ses mauvais penchants et les faire valoir. Ce n'est, je pense, pas la bonne façon d'épanouir son être. Qui voudrait s'épanouir dans les égouts et le caniveau des idées quand une verdoyante clairière emplie de soleil ne demande qu'à être découverte ? C'est la question que je me pose. Quand je parle de sanité, ce serait en accord avec un certain ordre moral (qui est assez subjectif mais avec quelques bases universelles), je suis d'accord qu'il faut de tout pour faire un monde, j'ai juste envie d'un monde meilleur. Ce sentiment est sans doute utopiste mais je me dis qu'il est humain. Quelqu'un disait "C'est pas parce que 30 millions de personnes font une connerie, que ca n'en reste pas une connerie." Ce n'est pas parce que la littérature et le monde sont emplis de certains défauts qu'il ne faut pas chercher à les changer, ou alors les abolir. J'ajouterai que ce texte est un mélange de philosophie, de lexicologie, de logique et d'observation du monde tel que je le vois par la poésie et le choix des mots conscientisé. Juste un petit exercice pratique pour démontrer ce que je dis: Ajouter le mot "bien" dans les phrases que l'on prononce. Avec cela tout se déroule dans le bien le plus sincère. Simple et efficace. |
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Bsr .. Une Vraie Liqueur .. Les Mots, leur Charme, leur Pouvoir, leur Force, leur Faiblesse, leur Amusement, leur Contrainte etc ... je les remercie chaque Jour d'être en Nos Existences !!!! Bravo !! LyS .. |
Lys-Clea ![]() |
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Bonjour syntax Tout est réuni dans votre partage avec des Mots avec un grand A Merci Capucine |
Capucine ![]() |