Un souvenir intact, surgissant dans le tumulte du sommeil, me transperce de part en part
L'impression de couler, fuiter, me désagréger en d'innombrables morceaux de douleur, de mélancolie, de rêves brisés
L'impression de peser 1000 tonnes, inutile carcasse de chair et d'os, d'émotions et de sentiments
La promesse de cet instant suspendu, où nous lisions sans parole, côte à côte, juste là, une douce et sereine présence se suffisant à elle même, s'effondre. Elle fait mal, surtout.
J'ai aimé. Je n'ai plus envie d'aimer
Que l'on me construise une coquille, un gilet étanche et froid, noir et sans pitié, prêt à repousser les assauts les plus pernicieux des sentiments.
Quel cliché bordel
Écrit par Sylvain
"Aimer, ce n' est pas se regarder l' un l' autre [enfin si quand même un peu], c' est regarder ensemble dans la même direction"
Catégorie : Amour
Publié le 24/01/2022
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Commentaires
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Posté le 24/01/2022 à 10:17:35
Beau ! Ce poème qui se dit mélancolique et plein de regrets mais qui garde cependant une belle force de continuer d'aimer ... Bravo et merci Sylvain ! |
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Yuba |
Posté le 25/01/2022 à 18:32:10
Non, ce n'est pas un cliché, je trouve, ce final à la fois désespéré et rebelle. L'amour pour autrui demande le lâcher prise de soi qui approche en nudité des défenses et des attentes de tout notre être, que pourtant partout nous protégeons des aggressions du réel si nécessaires, et que nous calmons des angoisses, et que nous renforçons pour réussir des défis. Ici, dans l'amour réciproque, afin de tendre à ne faire qu'un seul de deux êtres qui s'aiment à vouloir se confondre, nous ouvrons grandement les portes du cœur, de l'âme qui est la relation corps/esprit : si nous ne sommes pas à ces moments en pureté de souhaits et en bienveillance de désirs, le danger est de recevoir une déception d'autant plus forte qu'elle est dans la réception entière qui est soudainement bafouée... On a tout fait en beauté, d'un cœur léger, dans l'admiration de l'autre : cet autre menace, ordonne, dévalue les sentiments qui circulaient : c'est moche, et dans ces cas-là l'on se sent dégouté comme disent très bien vos vers, que j'apprécie, me rappelant combien j'ai eu chance de ne pas avoir connu des situations où je voudrais fouler aux pieds ma principale passion depuis l'adolescence en éveil : l'amour, d'où découlent poésie, peinture, etc. Mais le cliché n'en est pas un, dans la mesure où moi j'ai pu "désagréger en d'innombrables morceaux de douleur" les femmes que j'ai aimées, elles jamais ne me heurtant ainsi que moi je fis, quand bien même mes soucis personnels de santé me retranchaient défavorablement dans une relative insensibilité due à la chimie, mon cœur existait puissamment, mais dévoyé, d'où est venu mon malheur relatif : je n'ai ni épouse ni enfants, quand mon amour aurait débordé autrefois comme aujourd'hui je me ressens, passionné ainsi qu'à l'adolescence, sans limite ni borne à l'affection, qui peut faire peur car elle a pour champ d'horizon l'universel de la création dans son prolongement, cela transperce en extase comme l'ange du Bernin tend flèche vers la Sainte Thérèse, cela rend exécrablement songeur d'interroger son incapacité d'embrasser le tout qui aime ainsi que l'ange de la "Melancholia" d'Albrecht Dürer, et l'on fait à la fin comme la poétesse Sylvia Plath confrontée à l'adultère de l'écrivain Ted Hugues : ouvrir un four devient sa "coquille" où déposer une tête trop douloureuse... Merci pour ce poème qui dit à sa façon "Mon amour ma déchirure" d'Aragon, aimer blesse et soulève dans le même moment d'extraction hors de soi, où l'on pourrait finir pantelant au sol comme ne touchant plus jamais terre, et c'est ce dernier point que nous quêtons inlassablement quand c'est parfois le premier cas qui fait, aussi, sujet de poèmes sans clichés, à mon avis, mais d'une amère constatation que on ne se reprendra plus pour le moment, jusqu'à ce que l'espoir revienne, car toujours notre esprit espère, et alors...ouf !!! |
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jacou |