On n'a plus vraiment le cœur à faire la fête
Perdu le sourire et le temps qu'il nous reste
De plaisir et d'alcool pour mieux nous oublier
Ne restent que nos bras et nos yeux pour pleurer

Et l'on pense à demain, à ce que l'on sera
Et l'on s'en veut déjà de croire qu'on s'y fera
Qu'on vivra bien avec, ou pire: qu'on vivra sans
Qu'on n'y pensera même plus, ou juste de temps en temps

On ne se dira pas "rendez-vous dans 10 ans"
On espère tout bas qu'on se verra avant
Avant de devenir de parfaits étrangers
Dont il ne reste plus grand-chose à partager

Que ce petit bout de passé (si vite)
Ce petit bout de passé... déjà passé.

Et si le silence, un instant, en vient à se figer
Se suspendre à nos verres juste avant de trinquer
S'immiscer dans nos cœurs, s'accrocher à nos lèvres
Mettons-le sur le compte d'un excédent de fièvre

Je n'ai pas même le cran d'ouvrir grand les yeux
Vous regarder en face me briserait en deux
Evitons les photos, on s'en souviendra bien
De cette soirée d'adieu, une nuit entre copains

On connaît nos adresses, pas la peine d'y songer
S'écrire, se souvenir, ne pourra rien changer
Quand se finit le jeu des dernières anecdotes
Finissons donc nos verres et demandons la note

De ce petit bout de passé (si vite)
Ce petit bout de passé... déjà passé.