Nous apprenons à disparaître
Flouter notre appartenance
À ce monde et ses rages d'écume
Des points d'appui il en faut
Les enfants qui emportent le printemps
Cultivent en toute inconscience
La langue des signes
L'éclat du silence
Par des regards brillants
Tu connais, j'en suis sûre, les souvenirs
Qui se cueillent sur l'arbre aux fruits morts
Et les hirondelles s'éloignant
Nous sommes un peu comme elles
En grand besoin de différences
Et d'un ciel qui permet
De prendre de la distance
Partir ainsi pour sauver sa peau.
Je sais également que le miroir est noir
Quand ton reflet, aussi étrange et lointain
Que l'humanité peut l'être
Te regarde tout de même
Je nous vois pleines de sacs remplis
Dont on ne veut plus soulager nos épaules
Et tes doigts délicats, ton corps très droit
Tout cela je l'ai connu aussi
On a collectionnés tant de mots
Qu'ils ont fini par pourrir
N'est-ce pas ?
C'était un 1er février, à la nuit hésitante, et elle commença son poème par "Nous apprenons à disparaître"...
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Disparaître dans un pays que tes mots m'ont offert Cueillir des souvenirs sur la mousse des arbres Emplir les sacs des petits cailloux semés, des gerbes et des fumées Au loin tout au loin les mots voguent sur les courants d'échos Un poème ou la peine s'exprime, un cri du cœur dont les nuances résonnent du début à la fin de ce poème, merci du partage Sol, je ne peux dire qu'il est beau même s'il m'a plu car il est trop triste pour moi. |
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Oshidiriz |
J'ai lu tes deux premières strophes et je me suis sentie submergée par l'émotion. Mais oui, je suis allée jusqu'au bout ! " Nous apprenons à disparaître " Malgré nous alors... ;-( Ton poème je l'adore...je ne pense pas le relire car je n'ai pas très envie de pleurer. Mais qu'est-ce qu'il est beau ! |
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Iloamys |
Bonsoir, Une Aparté où les Mots se sont laissés aller dans leur Courant .. LyS .. |
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Lys-Clea |
Choisir bien ses mots pour recréer ce monde, puis apprendre à y disparaître afin d'intégrer sa création particulière dans l'existence générale, le poète fait cela avec l'art de ne pas y toucher, en maîtrise : j'apprécie ce poème où "écume à pourrir" devient en "langue des signes" une assemblée de mots vainqueurs des troubles à dire et à penser et à faire. | |
jacou |
Bonjour chère Sol, je suis d'accord en plein avec Jacou. S'aparter souvent signifie apprendre à donner valeur à notre unicité. Les mots écrits sans y mettre un peu de notre vie, ils deviennent pourris car juste assemblage des vers et beauté sans âme ; les autres touchent et vivent dans un autre esprit ! Toute mon amitié, lilia |
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galatea belga |
Merci pour vos retours, je ne l'ai pas écrit dans un état triste mais plutôt effacée et bien consciente des difficultés et de la chance de vivre. Bien à vous les artistes des mots | |
Sol |
Le temps qui passe fait ses ravages... Un joli poème Merci du partage |
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Edelphe |
Merci Ed-Elfe | |
Sol |
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