Savoir, sans fin, au son du vent,
que tout de l'hier s'accomplit,
comprendre enfin Jésus Enfant,
qui des douleurs a tout appris,

c'est accepter de laisser l'âme
aux roseaux de la basilique,
serrer contre soi le calame,
l'esprit de Dieu dans sa musique,

laisser le temps faire le sens,
croire à ce sens comme à un jonc
que notre rivière ensemence
dans son aval et son amont.

Le jonc c'est ce son du Graal
qui nous résume à l'unisson,
cette victoire qui fait scandale
aux yeux des cœurs de la raison.

J'avance dans le lit tari
des maisons tristes et qui se mentent,
moi toujours j'irai vers l'abri
du Christ et de sa voix qui chante.

Le Christ sera toujours fidèle
à la liberté et aux choses
qui ont le mérite du Ciel
et d'être dans le cœur des roses,

d'être enfoncées dans la matière,
d'être pures en secret, cachées,
et Jésus-Christ fait la lumière,
Il rend tout à sa vérité !

Aussi donnera t'il Son sang
pour pourvoir à des désirs justes
de ceux qui, nappés par le temps,
gardent tout leur attrait auguste.

Le Graal c'est le sang versé
après le doute, après la peur,
le sacrifice d'un homme, né
pour rendre justice au meilleur.

Car le meilleur dans chaque humain,
c'est le meilleur par le divin,
ce qui doit éclater au jour,
c'est bien la candeur de l'amour !

Ce qui croît c'est l'amour-essence
dans tous ses détours, c'est sa danse,
le mouvement pour parvenir
des commencements au partir.

Aussi sincère qu'un arbre en sang,
déjà Jésus pousse la porte
dépliée sur le firmament,
exauçant tout ce qu'Il exporte.