Le passé aux longues tentacules vermoulues tire à lui l'énergie même de ton âme,
avancer doit se faire les mains libres et ouvertes
à toutes sollicitations terrestres,
à prendre au creux de ta main.

Tu puises ta source dans le présent qui indique
toutes les étapes à suivre.
Tu ne lâches prise que dans le présent qui surgit
et pas dans le présent qui pleure ce qui n'est plus.

Le présent qui surgit peut être du passé,
mais du passé souriant, qui exclut la douleur
d'avoir été et de n'être - si on le pense - plus sans lui.

Tout ce qui te sépare de toi
peut être comblé par joies et ouverture du coeur.
Rien ne sert de ressasser ton jardin entre deux jardins.
Ce genre de jardinage est une offense à la vie.
Va, ouvre grands tes yeux au présent, le seul jardin qui soit liberté !

Et fuis le vide circonstancié des regrets
qui n'a pas le soleil de ta vivacité et de ton envie.