Sans une ombre verte de trac et morbide,
sans un bruit de trop qui accroche, qui tire à soi la matière flottante et l'annihile,
parler aux âmes chères de derrière l'horizon
sied aux êtres hier aimés
qui parfois perdent pied dans leur grand océan mauve
comme leurs nuits fauves de douleur
- terrible cage qui les prend par surprise
en pleine croissance, dans leur vie alors concave et balayée.
Sans l'ombre d'une parole chuintante, leur parler,
sans bruit de doute et de klaxon fou, leur expliquer
où on en est de leur mort
où on en est du paysage secret qui fait terrasse en nous,
au milieu de laquelle nous en appelons à leur haute précision
presque automate
comme l'engrenage d'une montre...
Qu'ils nous parlent juste, comme des métronomes !
Sans une ombre qui noircit le présent, sans un bruit de chaînes malheureux qui écrase les souvenirs,
sans une tristesse qui inspire la vigilance aux coeurs des disparus,
leur parler de ce qu'ils sont avec nous,
de ce que nous sommes devenus sans eux,
et des liens qui nous paraissent nous les rendre si proches,
dans la mesure où l'échange se fait hall de passage
comme une gare habitée jour et nuit
inconsciente de sa propre réalité
mais vivante en l'instant t.
*Ecrit après avoir lu "Psychopompe", d'Amélie Nothomb, ce poème est inspiré par ce livre et par mon propre ressenti.
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Écrit par Sarahg
Des mots du poète, chacun saisit ce qui lui plaît : mais leur sens ultime est de tendre vers Toi la main. (Rabindranath Tagore)
Catégorie : Poésie
Publié le 14/09/2023
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Bonjour Sarah Merci pour ce joli partage Capucine |
Capucine ![]() |
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Merci Capucine ! |
Sarahg ![]() |