Le Christ se sent vivre,
dans Sa solitude en morceaux
de milliers d'hommes
oui Il se voit penser, dans les bras de la multitude,
Il se voit et se sait respirer dans les branches mêmes de ses poumons,
et pour ne pas se noyer dans Sa pensée innombrable,
Il médite ;
Il est seul loin du vacarme incessant en tourbillon,
seul sur terre devant la vasque retournée du soleil
qui prend la signification du temps qui s'écoule
au gré d'un sable doré,
fin comme de la poudre
comme d'un temps compté
car Son destin doit s'accomplir ;
Son esprit est en éternelle écoute du silence
et de son grain qui pense le demain lointain qui se dessine
dans le secret de tout crâne qui tangue.
Sa présence divine est déjà dans un coin de Son âme prodigue, en sentinelle,
qui fait par Son verbe
des miracles de vie et d'espoir pour le monde.
La vie :ce reflet de soi dans la glace dans une larme d'auto-gratitude.
Mais la solitude n'est pas l'oubli des autres,
bien solidement aimés sans un iota de doute.
A quoi pense Jésus ?
A Sa route qui comporte les humains
qu'Il est heureux de servir :
ils viendront à Lui dans le plein de ce même médaillon de solitude
sans, eux, savoir où ils se dirigent,
dans la cohue organisée des songes,
mais quelle grâce dans les moutons des pleurs des colombes renées.