Alors que tout le monde dort
Dans la maison de campagne,
Je me lève aux aurores
Pour explorer la montagne.

Je descends les marches pieds-nus.
Le bois craque sous mes pas.
J'aime ce bruit incongru
Où silence devrait être roi.

J'arrive en bas, ouvre la porte,
Et prends la piste vers les prés.
Le bonheur, cela m'apporte :
C'est comme une fuite de sentiers.

Je vois enfin l'arbre espéré :
Vallon de mon enfance,
Site de mes premiers baisers,
Et lieu de ma tendre délivrance.

Je m'assoie tout contre ce chêne,
Pose ma tête sur son tronc,
Et mes yeux fermés m'entraînent
Dans un univers un peu brouillon.

Le vent vif de la matinée,
Me fait frissonner partout.
L'herbe humide par la rosée
Me chatouille jambes et genoux.

Le chant des oiseaux me fredonne
Un requiem distingué.
Criquets qui rythment et qui tonnent,
En guise de basse pour scander.

Douce mélodie narcotique,
Ambiance suave et sensuelle;
Etat d'extase en musique.
A cette heure là, la nuit est belle.

J'imprègne abondamment mes yeux
De visions astrales et divines
Comme offerte par les cieux.
Enfin je me l'imagine.

Le soleil vient me carresser :
Rayons chauds et stimulants
Donne à ma peau le soluté
De l'homme heureux et palpitant.

Cette arbre à rêve me rappelle :
Qu'il faut que je me réveille.
La vie devient encore plus belle
Lorsqu'elle est vue en plein soleil.

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