La Baie des Français
(Bar Harbor, Maine, Etats-Unis / 1952)
“Es-tu si vieille, ô mer! Que ton front soit ridé?
Vieille comme la terre et noble comme Rome,
Elle semble parler d'un accent déchiré.
Son langage est si beau qu'il fait frémir tout l'homme.
“Jadis, j'ai vu passer tes pères, tes aïeux.
Mille bateaux français ont glissé sur mes ondes.
Et comme un don chéri, ce peuple glorieux,
M'a laissé son doux nom connu dans tous les mondes.
Emergeant de mon sein, de très jolis îlots
M'ont parlé tendrement de ces choses d'enfance.
Ils m'ont dit que leurs bords, caresses par mes flots,
Souvent ont abrité de grands héros de France.
Leurs pins, vieux de mille ans, fiers de leur hauteur,
S'élancent vers le ciel. De vrais clochers gothiques!
Semblant prier tout bas, leur Dieu, leur Créateur.
O quel recueillement! Digne des basiliques.
Leurs érables dorés, en dômes arrondis,
Spectacle éblouissant! O beauté forestière!
Rappelant aux passants les souvenirs bénis,
Entre autres, le haut dôme de Saint-Pierre.â€â€¦
Seul, j'écoutais toujours et, voila que soudain,
La mer avait cessé ses paroles sublimes.
Et toujours j'attendais, mais tout semblait en vain!
La mer ne parlait plus de ses faits magnanimes.
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Ce poème est de moi.
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Écrit par Richard B
Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement
Et les mots pour le dire viennent aisément. Boileau Catégorie : Divers
Publié le 22/05/2009
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