Il pleut des feuilles mortes trop tôt
Et plus personne ne les ramasse
Tous les cours d'eau sont à court d'eau
Sous la poussière qui les remplace
L'été se fane comme l'automne
Le soleil ne réchauffe plus
Il crame les champs et puis les Hommes
Et les forêts s'avouent vaincues
Le soleil tape même la nuit
Le pied gonflé sur un sol chaud
Sur une terre sèche et jaunie
Le vert de Terre n'a plus son mot
Les fourmis glissent à nos chevilles
À force de ne rien y faire
Fi des famines, des pandémies
Les fils entre eux se font la guerre
Au nom des hommes et des églises
Au nom du nom de leurs bouquins
Au nom des sommes que l'on mise
Sur la misère de ces humains
Le soleil sonne nos esprits
Le tonnerre tonne sous notre poids
Les glaciers glissent sans un bruit
La Terre enterre l'Homme et ses croix
Alors on cherche des solutions
Car plus personne ne le fera
On réfléchit à nos actions
On se répète que ça ira
Mon fils apprend à vivre nu
À vivre à l'ombre des merveilles
Parfois j'me dit qu'tout est perdu
Et me raccroche à son soleil
Il est ma seule religion
Et mon église est dans sa main
Il est mon cœur et ma raison
Et ce qu'il me reste d'humain
Pour vivre l'on retourne aux grottes
Sous les peintures de nos ancêtres
Et sur nos têtes les chevaux trottent
Ils n'avaient pas besoin de maîtres
Ici encore coule l'eau claire
Sous des rochers, des millénaires
Je pose un œil sur le passé
Sur des vestiges d'Humanité
Je vois le ciel au fond d'un trou
À 103 mètres sous la terre
Je trébuche et tombe à genoux
Que restera t'il de notre ère ?