Et je traîne mon enfance dans une crêpe sucrée
Je me love en dedans et respire la fumée
Qui dégage une odeur enivrante de beurre
Et je regarde ma mère, et je vois la douceur

Et je traîne mon Spleen dans des rues cacophoniques
Les gens sont tous les mêmes, s'imaginent être unique
Ils portent le même vêtement, ils ont le même code-barre
Tatoué sur le cul tout droit vers l'abbatoir

Et je traîne mon bonheur sur une route de campagne
Seul au milieu des champs d'un pays de Cocagne
Je traîne jusqu'à pas d'heure sur des routes inconnues
Qui garderont de moi l'empreinte d'avoir vécu

Et je traîne ma colère sur de petits carreaux
Je crie dans un silence la violence de mes maux
Je saigne une feuille blanche d'une lame de stylo
Et coule de mon âme le sang noir de mes mots

Et je traîne ma passion à chaque jour que l'on fait
Les problèmes envolés par tes ailes de beauté
Le sourire étoilé de tes lèvres volupté
Fait monter dans mon ciel un soleil adoré

Et je traîne solitude dans un verre de Rhum vieux
Je plonge les yeux fermés et je parle avec Dieu
Ou bien est-ce avec toi, je ne sais plus ta voix
Je me noie dans les cieux, je suis seul face à moi