Assis sur le bout d'un banc du jardin public
Avec des lignes d'encre bleue je peins mon paysage
Assis sur le banc d'à côté une dame d'un certain âge
Balance des miettes de pain sec à une bande de becs
Un jeune couple promène à l'ombre de vieux chênes
Un bébé presque né qui est tellement souple
Qu'il tient tout entier dans le ventre de sa mère
Caressé d'une main par l'amour de son père
Je distingue au loin un joyeux groupe de copains
Les cheveux sont longs et les vêtements bariolés
Ils boivent quelques bières sous un nuage de fumée
Ils rigolent très fort et ça me fait du bien
Face à moi une jeune femme tape des pieds sur le sol
Sur ses cuisses une jeune âme aux nus pieds en rigole
Dans les yeux de sa mère la fatigue se mélange
À la joie d'écouter les éclats du p'tit ange
Un bel homme au teint pâle sort de sa main une flamme
Il aspire yeux fermés une bouffée de tabac
Qu'il recrache en filet comme pour se libérer
D'un stress, d'une pensée ou d'une mauvaise journée
Un chien un peu trop gros chasse une balle trop rapide
Avale ces quelques mètres d'un timide appétit
Pour contenter son maître lui rend son jouet stupide
Je me demande alors ; qui est le chien de qui ?
Une ado punck-rockeuse jette son téléphone
Contre le tronc d'un arbre, détresse qui résonne
Le long de ses joues roses coulent des perles noires
Rassure toi jeune fille, du noir jaillit l'espoir
Là bas sur une table toujours au même endroit
Hakim et José ouvrent leur malette de Tavla
Ces deux là sont connus de tous dans le quartier
Qu'ils arrosent de disputes et de franche amitié
Ces gens ne le savent pas, mais ils sont tout
Ils sont tellement vivants qu'ils prennent le temps de l'ennui
Au pied d'un toboggan où glissent des enfants fous
Ces gens sont beaux, ils sont beaux d'être en vie
Égaré dans mes pensées, dans ces visages de beauté
Un enfant s'approcha, ses genoux écorchés
Ses poches pleines de graviers, il me demanda
" Dis moi Papa, est ce qu'on peut rester là ? "
Puis mon regard fut happé par une gracieuse silhouette
Allongée sur le côté les yeux dans une gazette
Un soleil blond l'éclairant toujours plus brune
Je vous reconnais, vous, mes amours, ma fortune
Écrit par Quai 21
Le vrai talent n'est il pas de bien cacher le fait qu'on en soit dépourvu ?
Catégorie : Divers
Publié le 03/01/2020
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Vous êtes une mine d'observations, nous avons besoin de vous pour faire le point sur ce monde comme il va, à travers votre regard bienveillant de poète ! Merci de ce partage agréable. | |
jacou |
Merci pour ce poème. J'aime ce tableau de peinture qui ne manque pas de charme et votre sens de l'observation en fait un petit délice. | |
roserose |
Merci beaucoup Rose et Jacou pour vos agréables commentaires. | |
Quai 21 |