Quand je te touche avec les yeux
Quand je te parle avec les bras
Quand tous nos pieds sont amoureux
Quand tes cheveux ne cachent pas

Quand le soleil est au plus haut
Qu'il ne rayonne que de toi
Quand je mélange tous ces mots
À tous ceux que je ne dis pas

Quand je te vois marcher ici
Sur des chemins qui n'en sont pas
Quand je pense à la poésie
Là tout au bout de tes dix doigts

Quand les nuages immobiles
Ont l'air de se moquer de moi
Quand le temps funambule au fil
Et aux mesures de tes pas

Quand je te bois dans un café
Au fond des mares de l'enfance
Quand tes yeux font des ricochets
Aux vagues bleues de ton silence

Te souviens-tu les herbes vertes
À peindre en mieux nos horizons
Te souviens-tu les cœurs en fête
Et les refrains de nos chansons

Te souviens-tu du souffle court
Et du vacarme de la pluie
Te souviens-tu de tous ces jours
Au bout des nuits, des insomnies

Te souviens-tu les lendemains
Quand on s'aimait à se mentir
Te souviens-tu de nos deux mains
Qui se parlaient sans nous le dire

Te souviens-tu de ce tunnel
Et des lumières en-dessous
Te souviens-tu que tu es belle
Que je suis beau quand je suis nous

Te souviens-tu les souvenirs
Te souviens-tu tous les poèmes
Te souviens-tu que rien n'est pire
Que de se dire que l'on s'aime