J'avais 17 ans, ou peut être moins
Elle avait 16 ans, ou peut être plus
C'était en Septembre, peut être en Juin
C'était les copains dans le fond des bus
C'était l'âge tendre où l'on fait les durs
C'était l'âge dur où le cœur est tendre
J'ai vu cette fille assise en tailleur
J'ai vu cette fille, c'était tout à l'heure
Les cheveux bouclés dans sa nuque blonde
Qui me regardaient, qui me souriaient
Le temps d'un frisson, en quelques secondes
J'ai senti mon cœur, oui, qui s'envolait
Je m'suis approché, sans savoir pourquoi
Je m'suis approché, je lui ai parlé
Et j'ai dit des mots sans parler de moi
Quelques mots idiots qui m'ont échappé
Et j'ai vu du rouge colorer ses joues
Et j'ai vu du bleu colorer le ciel
J'ai vu le soleil se mettre à genoux
Éclairer la nuit pour me parler d'elle
Ses deux mains frileuses caressaient sa peau
Et le vent léger dans ses cheveux d'or
Soufflait des odeurs qui n'ont pas de mots
Soufflait des odeurs que je sens encore
J'ai donné ma veste à ses deux épaules
Retroussé les manches de ses bras trop courts
Et d'un simple geste sous un vieux saule
Elle a dessiné mon premier toujours
Elle m'a embrassé de ses bras d'amour
Sous un arbre que je n'oublierai pas
Elle m'a embrassé jusqu'au petit jour
Sous un arbre qui ne pleure que pour ça
Pour moi le soleil est resté couché
Dans le lit d'amour d'une éternité
Où son souvenir se moque du reste
Et depuis ce jour, je n'ai plus de veste
Écrit par Quai 21
Le vrai talent n'est il pas de bien cacher le fait qu'on en soit dépourvu ?
Catégorie : Amour
Publié le 07/10/2021
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Bonsoir, Magique Histoire ! L'Age dur où le Coeur est à prendre .. :) Les Odeurs qui n'ont pas de Mots :) mais des Parfums qui restent éternels .. Bravo et Merci du Partage ! LyS.. |
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Lys-Clea |
Chouette et inspirant | |
Sol |
Que c'est beau! En favori! | |
fee-de-ble |
Très joli !!! | |
Lucyline |
Un poème très chantant, une belle ballade Merci du partage |
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Edelphe |
Quel beau poème qui me remet dans ma jeunesse toujours vivante en moi je l'espère et le crois même un peu ! J'avais tout juste 17 ans, elle Lolita avait 19 ans une gréco-italienne vivant en Union Soviétique par le hasard historique (1984) : le premier coup de foudre dans la vie, que vous rendez avec tant d'impressions nuancées et le charme de détails, est un moment inoubliable ! Le "saule", c'était des arbres dans une allée de Saint-Petersbourg le long de la Néva sous lesquels un banc public nous accueillait. Elle était guide touristique et interprète pour des Italiens, mais la "Nathalie" de Gilbert Bécaud me proposait les "amoureux qui se bécotent sur les bancs publics" de Brassens, et, guide touristique, elle savait que les ponts de Leningrad (c'était le nom de la ville à l'époque de l'URSS) s'ouvrent par le milieu comme le fameux pont de Londres, et que nous étions de l'autre côté du fleuve qui nous séparait de l'hôtel, j'en suis sûr, et ainsi nous étions bloqués entre minuit et probablement 3 ou 4 h du matin... Je n'avais pas de veste en cet été très doux là-bas et là-haut. Elle en petit pull prenait ma main qu'elle déposait délicatement sur un sein où son coeur battait, et puis des fois s'allongeait sur le banc et dans mes bras, puis corrigeait son abandon etc. J'aurais tant voulu avec elle "dessiner mon premier toujours"... Las, c'était loin sans être impossible. Quittée en septembre 1984, une correspondance s'était ensuivie. Puis au printemps 1990, elle me confia s'être marié, être mère d'une petite Marianne, et même qu'elle n'aimait plus son mari devenu assez violent et souhaitait me revoir, moi le Français et l'espérance peut-être, mais c'est l'Union soviétique qui disparut avec mes espoirs de vivre dans ces instants-là, car à 22 ans je n'étais pas bien solide... Un bel amour qui est premier et gravé en moi à jamais est mon souvenir impérissable, du royaume enchanteur dont elle me confia les clés : l'amour "la vie toujours recommancée" du "Cimetière marin" de Paul Valéry. Merci profondément Quai 21 pour la séquence de belle nostalgie que vous m'avez offert, je fais un favori de votre poème si vrai de notations ressenties, et je vais mettre l'effigie de ma Lolita inoubliée en avatar pour aujourd'hui, pour clore cette séquence. Merci encore !!! |
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jacou |
J'ai beaucoup beaucoup aimé votre texte. Le titre n'est en fait qu'un prétexte, un détail par le prisme duquel vous parlez avec nostalgie d'un premier amour. Le ton triste-heureux du dernier vers ne nous trompe cependant pas sur les échos mélancoliques de votre souvenir, si précis que l'on croirait qu'il a eu lieu hier. Mention spéciale pour votre strophe centrale qui rayonne comme un diamant finement ciselé au milieu de lingots d'or. |
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Naliwe Lewan |
Quelle poésie, magnifique comment vous racontez avec des mots de tous les jours et de toujours un brin d'existence, merci pour ce très beau partage. | |
Oshidiriz |
Cela pourrait faire une très belle chanson. Bravo | |
Vermeil |
Merci beaucoup à tous, vos retours positifs quant à ce texte me touchent et me ravissent ! | |
Quai 21 |
Très beau poème, souvenirs plein d'odeurs et de couleurs, nostalgie charmante | |
eau2roche |
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