Quelque part sur un plateau des Causses
Un de ces hauts plateaux déserts
Où il y a plus de moutons que d'habitants
Plus de pierres que de bonne terre

Quelque part au milieu de nulle part
Là où le temps s'évade dans l'immensité
Des prairies d'herbes sèches au soleil d'été
Cheveux d'ange en feu et d'or enluminés

Quelque part loin des bruits de la ville
Terre rude, sauvage et pourtant fragile
Où subsistent quelques maisons de pierres
Souvenirs en ruines des bergeries d'hier

Quelque part loin de tout au détour du chemin
Dans les cailloux, au milieu des fleurs de cardabelles,
Chardons, lavandes, sauges et pimprenelles
Abeilles butinant le nectar en prévision du lendemain

Quelque part sur le Causse aux flancs du mont culminant
Ils sont là qui attendent ma venue patiemment
Le grand frère, massif, puissant, son nom est Gog
Qui veille sur son petit frère à ses côtés, Magog

Quelque part au milieu d'un Causse de nulle part
Gog et Magog, solides comme des rocs d'éternité
Blotti à l'épaule de Gog sa chaleur est sérénité
Main dans la main de Magog pour un nouveau départ