Souvent j'ai voulu te dire ce grand secret
Combien à chaque instant
Tu fus pour moi image du temps
Que j'aurais voulu tenir entre mes mains
Comme une chevelure sans fin

Secret caché, vulnérable comme la fleur de violette
Qu'on piétine au printemps sans même y penser,
Mais qui, dans l'air, laisse flotter
Comme un parfum d'innocence de ces jours d'enfance
Où le cœur battant
On tend la main sans penser au lendemain

Mon Dieu je ne sais pas dire ces choses-là
Trop caché au fond du cœur
Trois petits tours et puis s'en va
Qu'est devenue notre innocence d'enfant
Moi qui croyais être grand
Qui suis-je quand je crois tenir
Entre mes mains la chevelure sans fin
Du temps qui m'échappe Avec toi ou sans toi
Que m'importe l'avenir Tu es le temps pour moi

Non ne dis rien
La nuit est tombée
Le temps s'est échappé
C'était un trop grand secret

Daniel T.(Nov. 2015 – remanié en oct. 2020)

Texte inspiré de Louis Aragon, dans le recueil « Elsa », qui commence par « Je vais te dire un grand secret Le temps c'est toi Le temps est femme Il a besoin qu'on le courtise et qu'on s'asseye A ses pieds le temps comme une robe à défaire Le temps comme une chevelure sans fin … »