Une goutte. Une autre. Il pleut. On s'arrête. On regarde le ciel. L'espace d'un instant, la ville se fige. L'averse. Les gouttes d'eau tapent sur le trottoir, sur la rue, sur les toits. On s'agite. On court et l'on cherche un abri. La débandade. Les rues se vident dans un brouhaha étourdissant…
Les passants s'en sont allés et l'eau ruisselle sur l'avenue. Quelques voitures circulent encore. Leurs phares percent les rideaux brumeux de l'averse, se réfléchissent dans la nuée et diffusent une lumière trouble. Vertiges. L'eau dégouline depuis mes cheveux et le long de mes joues. Mes vêtements s'imbibent. Je marche dans les flaques, ivre de toute cette eau qui confond les images… Je suis trempé. Tout me semble plus lourd.
Le battement de la pluie a fait taire l'affreux tintamarre de la foule. Fatigue.
La ville se tait comme pour nous écouter. Le chagrin se dilue dans des torrents de pluie. Et l'on vient s'endormir alors même qu'on marche...
Écrit par Paul Egreffoy
"La littérature, c'est une affaire entendue, est du chagrin dominé par la grammaire." J. d'Ormesson
Catégorie : Divers
Publié le 23/03/2010
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