Les arbres et les herbes sommeillent encore, caressés par la brise ; aucun bruit, que celui d'un sommeil profond, aucun geste, aucun mouvement, le soleil se lève à peine et les rayons viennent transpercer la brume du matin : le dessin éphémère d'une nature qui s'éveille.
Et dans la ville, les pavés encore froids viennent s'évaporer, les fumées se déploient et les fumées s'élèvent dans l'obscurité. Au Café des Bleuets, on semble apercevoir, les ombres des joueurs planant dans les vapeurs d'alcools et les odeurs de cartes, et l'on peut deviner les voix étouffées des commères cachées derrières les rideaux.
Et dans l'église, personne, la lumière se faufile à travers les vitraux et vient s'asseoir sur des bancs vides depuis trop longtemps. Et la lumière prie. Et la lumière semble chanter des psaumes encore méconnus.
Au cimetière, personne, l'herbe a couvert les tombes et forme un long chemin vers un autel perdu : un trou et une pierre au milieu des feuillus.
Et toujours aucun bruit, aucun prêtre aucun homme et même aucune veuve ; à ce bel enterrement personne n'est venu, c'est la mort qu'on enterre : l'humanité s'est tue.
Écrit par Paul Egreffoy
"La littérature, c'est une affaire entendue, est du chagrin dominé par la grammaire." J. d'Ormesson
Catégorie : Divers
Publié le 21/03/2010
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Superbe, wouahhhhh je suis restée en haleine jusqu'à la fin, une forte émotion se dégage de cet écrit, BRAVO ! amitiés Louann |
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louann |