La lune s'est levée, la ville s'engourdit
Dans la rumeur du temps où le fleuve accroupi
Boit la voûte du ciel où se meurt l'infini.
Le pont paraît lancé à l'assaut de la brume,
Aux lampadaires nus dont la lumière fume,
Mes pas vêtus de froid sont des copeaux d'écume.
Les quais sont piquetés d'un vague tremblement,
On dirait le silence échappé du courant
Et des larmes tombées des écharpes du vent.
Du lointain monte alors une masse plus dense
Qui semble manger l'ombre où son ventre s'avance,
Entre l'onde frileuse et son abîme intense.
La péniche est passée, lourde et chargée de nuit,
Le bruit de son moteur plonge, s'en va, s'enfuit,
On croirait qu'un néant le guette et le poursuit.
Comme un phare, là-bas, flotte la cathédrale,
Et se pressent les rues que leur tumulte avale,
Monstre partout caché, mouvement qui s'étale.
La pierre et le béton ont cette dureté
De l'instant solitaire, épris de liberté,
Oublié sur un banc, ivre depuis l'été.
Je rentre en mon logis, entre les toits me hâte,
Car je vole au-dessus du pavé qui éclate ;
Je vais me réveiller … Quelqu'un sait-il la date ?
* * * * * * * * * * * *
Note : Le titre original de ce poème est "Town by night"
J'ai dû réfléchir intensément pour le franciser
d'une manière qui me satisfasse ;)))
Écrit par Ombrefeuille
De la corolle du silence
Le parfum de l'âme s'élance. (Ombrefeuille ... tout simplement ...) Catégorie : Fantastique/Sf
Publié le 28/02/2021
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Bon je suis tellement douée que j'ai fermé l'onglet où je commentais. Rires. Je disais quelque chose qui tenait du réalisme magique, des volutes du rêve, et de la prolongation onirique en répondant à la question finale : je sais la "datte", elle est à cueillir sur un arbre du désert où les ombres dansent voluptueusement, comme de beaux mirages, un endroit où les sensations ont une vibration saisissante, comme dans "Nocturne en ville". Bravo Ombrefeuille de cette limpidité qui te caractérise. Je ne t'apprends rien... (-: | |
Asté |
La puissance d'évocation de ta plume m'impressionnera toujours, ma chère Ombrefeuille! Car si en ce poème je reconnais bien notre ami le Rhône, sur lequel passent de temps en temps des péniches (pour notre plus grand bonheur de les regarder comme nous sommes sur la rive ou le pont au bon moment) ainsi que notre bonne ville de Valence (grâce à la présence tutélaire de la cathédrale), tu as su donner à ce cadre qui nous est familier un véritable air de fantastique, avec une ombre d'angoisse. Bref, superbe! Triple bizzz à toi :-) *** |
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Matriochka |
j'aime tes mots qui décrivent avec détails ce nocturne qui m'enveloppe je ressens la bruine et le froid de la nuit...il me semble entendre les bruits diffus...ta plume inspirée et féconde qui bâtit ce contexte mystèrieux me plonge dans un dédale de rues vides et tristes...mais l'ambiance que tu as crée est fascinante...merci j'ai vraiment aimé! en favori! bonne soirée !prends soin de toi! amitiés vives:)au plaisir de le lire! merci! |
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romantique |
On peut dire que c'est une réalité fantastique avec des mots de tous les jours, habilement associés. Bravo. |
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virgile |
Date inconnue! Merci pour ce très beau poème Ombrefeuille | |
Vermeil |
Bonsoir, Chouette Virée nocturne dans cette Ville particulière .. J'y apprécie beaucoup ses Décors, et ce petit Plus Mystère .. Comme si on entrait dans un Roman Noir, dit en Vers On se laisse attraper, happer, étonnante Atmosphère .. Et cette Question : "Quelqu'un sait il la Date" ? Bravo .. Merci de cette Histoire .. Amitié *** LyS .. |
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Lys-Clea |
J'ai posé en Favori … ce fantastique-là me plait .. ;) |
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Lys-Clea |
J'ai adoré toute ma lecture. Le dernier tercet me laisse rêveuse. Orchidee |
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orchidee |
le suspens et la peur montent crescendo, génial la catégorie fantastique est parfaite !!! belle ta troisième strophe, ta griffe poétique :) Merci Ombrefeuille pour cette super lecture.. |
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capri |
On dirait une viré à Londres ou Paris l'atmosphère est pesante et le mystère entier... Bravo Ombrefeuille bisou :) |
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MARIE L. |
j'y vois Paris :-) promenade contemplative le long des quais, et le clapot de l'eau sur la pierre résonne encore après lecture... bel écrit, bravo et merci ! |
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Le Clown |
Mille mercis à tous et à chacun pour vos lectures attentives et vos mots qui me sont autant de cadeaux. La ville dont je brosse ici un portrait irréel est Valence, mais on peut imaginer Paris, Londres, ou toute autre ville. C'est ici la ville vue comme personnage littéraire, comme figure du rêve nocturne, une association ville-rêve que j'aime exploiter, le monde de mes rêves étant particulièrement "zarbi" et déroutant. Cela me facilite la tâche :) |
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Ombrefeuille |
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