La nef paraît immense et vide,
Et le silence des vitraux
Descend jusqu'à l'ombre limpide
De la pierre où tout est repos.
La voûte est là, vaste et paisible,
Où l'aube insondable du Temps
Quête l'Infini, l'Invisible,
Parmi la danse de l'encens.

Ici palpitent des bougies,
Là, tout près de l'autel majeur,
Les fleurs se taisent, recueillies,
Dans l'air immobile et songeur.
A l'écart, dans cette chapelle,
Quelqu'un est là, agenouillé,
Qui prie, et sur son front ruisselle
Une insaisissable clarté.

Entre les murs où tout s'arrête,
Plane l'écho lointain du vent
Et glisse la brume secrète
D'un calme et lent bourdonnement ;
C'est le pas pressé de la foule,
C'est la foule qui va, qui vient,
C'est la ville qui court, qui roule,
C'est la ville qui va, qui vient …

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Note : J'ai écrit ce poème voici cinq ans, après un moment
passé en silence dans la cathédrale Saint-Apollinaire
de Valence, lieu que j'aime particulièrement.
Je tiens à le poster aujourd'hui afin de rendre hommage
à ce qu'elle est et demeure, après l'incendie accidentel
qui l'a endommagée jeudi 23 septembre en début de soirée.