Rappelle-toi le temps jadis où nous allions
Le nez au vent, le cœur léger, la tête aux nues,
Et souviens-toi des jours passés où nous courions
Main dans la main, où nous flânions le long des rues.
Avons-nous donc si tôt vieilli, si peu vécu,
Que s'est fané l'effleurement de nos sourires ?
Que n'avons-nous saisi l'ailleurs entraperçu ?
Lors nous pleurons, je me désole et tu soupires.
Il eût fallu chanter, danser, nous réjouir
Des fleurs de l'aube et de la brume au vol immense,
Il eût fallu laisser la nuit nous éblouir
Et le cosmos nous caresser de son silence.
Mais nous avons scellé la pierre où se cachait,
Où se tenait, insoupçonnée, la clef des mondes,
Et nous avons cessé de voir que s'asséchait
L'ombre du puits qui murmurait nos eaux profondes.
Trouverons-nous au soir dernier le prime élan
Qui nous fera sans peur aucune ouvrir nos portes ?
Toucherons-nous, quand nous irons le nez au vent,
Ce ciel plus pur qui renaîtra des feuilles mortes ?
* * * * * * * * * * * *
Note : Une quadruple métaphore sous-tend l'inspiration de ce poème :
- Les regrets éprouvés au soir d'une vie passée en futilités ;
- La fin d'une relation amicale ou amoureuse ;
- La déroute du vivre-ensemble dans un contexte de crispation religieuse
et idéologique et de radicalisation des prises de position ;
- L'épidémie de covid-19 qui, en compliquant ce qui autrefois était simple
et naturel, nous fait éprouver combien il importe de cultiver
les joies modestes du quotidien.
Écrit par Ombrefeuille
De la corolle du silence
Le parfum de l'âme s'élance. (Ombrefeuille ... tout simplement ...) Catégorie : Pensée
Publié le 01/12/2020
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beaucoup de sensibilité tendre et douce! au travers de tes mots sublimes! des regrets une douleur! une mélancolie intense! des contextes qui me touchent beaucoup! merci de ce texte issu de ta plume féconde! j'ai vraiment aimé! en favori! bonne soirée! prends bien soin de toi! amitiés vives:) |
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romantique |
J'aime ce poème introspectif où l'on se questionne sur ce qui a pu se passer entre l'intimité et le bonheur de l'amitié et son fil qui se ronge par les années. | |
fee-de-ble |
Bonsoir Belle Feuille ombrée .. FA VO RI !! Allons le Nez au Vent, prenons ce Temps d'Avent pour poser ces Questions Essentielles .. s'arrêter un peu dans ce Chemin qui va trop vite, où l'On a perdu tant d'Heures, de Celles en plus que Nous ne retrouverons Jamais .. Cherchons des Réponses sur ces Sujets précis, qui méritent cette Respiration, cette Quête, ce Partage manqué … ces " non-Faits ", ces "non-Dits " … De quoi cogiter pleinement, intérieurement, émotionnellement en cette Fin d'Année … SU BLI ME ! Et Grand Merci pour ce Texte Fort ! Amitié, *** LyS .. |
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Lys-Clea |
mais nous ne savons pas ce qui va se passer alors nous faisons des photos au lieu de regarder le bonheur et jamais nous ne regardons le bonheur après nous n'avons plus que des selfies |
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justine |
Sublime ! Poésie qui parle chacun d'entre nous dans sa totalité ou sur quelques passages ... J'aime particulièrement ce vers : "Le nez au vent, le cœur léger, la tête aux nues" qui est l'essentiel de ce que devrait être le quotidien ...puis ce que le flou continue d'entourer le reste... Merci et bravo Ombrefeuille pour ce chant qui touche par son universalité ! |
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Yuba |
D'où l'impérieuse nécessité d'apprendre à ouvrir son coeur pour y accueillir tout ce qui nous est donné par la vie sans chercher toujours plus (loin, intense, excitant,...), et à savourer pleinement l'instant qui passe, car il s'enfuit si vite (tiens, d'ailleurs il vient de filer comme le vent!) Sous cet air de vent léger (qui ressemble bien à celui qui souffle habituellement dans notre chère Vallée du Rhône) se cachent une philosophie et des vérités que la poésie permet de révéler avec une acuité particulière. Et la clé de lecture que tu donnes à la fin amène à relire ton poème avec une conscience aiguisée. Merci beaucoup pour cette réflexion si bien poétisée et remplie de sagesse, renforcée par la qualité de ta plume :-))) *** |
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Matriochka |
Grand merci à tous et à chacun pour vos partages tout en méditation et en quête de sens. Car tel se voulait mon texte, chercheur de la fine pointe des choses sous un titre léger et insouciant. L'instant file, la vie est un instant, nous passons, fragiles comme l'herbe des champs, et nous nous rendons compte bien tard que nous avons oublié de regarder, d'écouter, de savourer. |
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Ombrefeuille |
ah j'ai été déconnecté .... Cela me permet de te le redire ... C'est si beau..;) |
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MARIE L. |
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