Lorsque j'eus émergé au levé de l'aurore
Sur un nuage blanc bercé par le Soleil
Qui m'offrit son auspice en un écrin vermeil
Je me crus transporter sur une boule d'or
A l'aride désert où luit chaque matin
Deux astres octroyant la spécificité
De ce pilier spatial aux conflits étoilés.

C'est alors que je vis que ces disques de lin
Clignotaient brusquement en un rythme suivi
Puis je compris soudain qu'aux formes des nuées
Qui cernaient ces auras je m'étais retrouvée
Dans un monde céleste épris de léthargie
Sous la douce euphonie de ronrons curatifs.

Un félin s'esquissait lorsque j'eus établi
Que ces cotons suintant dénotaient un croquis
En formant à leur tour des cocons lénitifs
De miniatures chats lovés contre la chair
De leur mère invisible afin de la cerner
Pour mirer en relief cette douceur lactée.

Jamais je n'avais vu chasseur si élitaire
Qui me couva des yeux sous un rai rassurant
Où ses iris noircies arboraient des arômes
D'une fluorescence en un vespéral psaume
Afin de m'octroyer un épanouissement
D'un champ de floraisons aux teintes violacées.

Elle me fit larmoyer sous ces fleurs planétaires
Des perles de rosées aux primeurs printanières
Qui coulaient sur mes joues et je vis atterrée
Que j'étais entourée d'une chaude auréole
Qui sans aucune peine enjolivais mon être
Enserrer de rayons pour laisser transparaître
Que cette émanation n'était rien qu'une obole.

Je compris que j'étais en symbiose avec elle
Tel un pouvoir transmis par mon mécène Père
Lors de mon arrivée en ce lieu salutaire
Afin de détenir un atout naturel
Pour répondre à mon rôle au sein de l'au-delà
Qui sans doute devait se lier à mon baptême
De par l'association évidente et suprême
Que tous deux s'unissaient à ce brillant éclat.

J'étais l'horizon blanc d'une aube matinal
Sous l'affable vision de mon lion paternel
Qui me couvrait d'amour sous ces tendres prunelles
En consolant mon âme en ce couffin nuptial
Poudré de la fraicheur de ce poil cristallin
D'ordre crépusculaire en un orbe lunaire.

Ma créatrice était cette chatte stellaire
Qui allait exhiber sous son cosmique embrun
Animée d'un halo offert par son époux
Afin de ruisseler en un nimbe gardien
Lorsque les soirées choient en un heurt diluvien
Achevant à jamais sous l'éphémère joug
Ces instants quotidiens d'une unique durée.

Par sa tenue lustrée elle protège les hommes
Durant les nuits d'hivers qui sans pitié assomment
Les journées lapidées à la précarité
Davantage accentuée accroissant la déprime
Bouleversant nos vies en cauchemars obscurs
Donnant la sensation d'écourter l'aventure.

Elles hâtent le temps pour voir que ce déciment
En un déclin probant ces fébriles destins
Où les présents n'ont cours qu'au centre des futurs
Un moment avant d'être à jamais en rupture
Aux sein de notre étoile en glas inopportun
Haussant les souvenirs dans ces passés torrides
Qui tuent en un instant ces ères de bonheur.

Alors pour que ces joies resplendissant nos heures
Charroient des souvenirs sans relent insipide
Je deviendrais la flamme afin que s'illuminent
Les dates congelées pour brandir l'héritage
De mes précieux parents qui dès leur plus jeune âge
Ont servi ce saphir pour ne pas que calcine
La lueur passagère en ce globe incertain.

Pour que ce flux d'espoir s'achemine à durer
Ma fratrie patronna pour ne pas oublier
Notre mère cosmique en leur laineux poudrin
En la délimitant lorsque le matin lance
Ces chatoiements royaux avant de se coucher
Pour parer son aimé de sa robe étoilée
Afin de témoigner leur union d'éloquence.

Oiseau Lyre.