J'écrirai dans l'exil tout ce qui m'aura manqué
Loin devant s'étendront les rues et les virages invisibles
Tous ces creux que personne d'autre n'aura connus
Et j'écrirai l'abîme au bout du compte au fond duquel je tomberai
Rien ne restera d'ombre et de lumière dans ce qui formera mon éternité
Rien qu'un long silence et la chute
Et des myriades de couleurs se mêleront encore
Comme un Pollock un poème une épopée
Ce sera mon espace ma mélodie ma voie lactée
Alors voilà c'en est assez tout se mélange et s'harmonise
Tout se démêle et fond et brûle et m'étreint et m'isole
Il n'y a plus ni envers ni endroit dans ce décor instable
Je me vois je me perds et je m'entends crier
A l'aide
Où suis-je qui suis-je comment en est-on arrivé là
Les faux-semblants les vraisemblances les reflets de soi
Les tours de verre au sein desquelles on tue nos rêves
Les ivresses noient et l'on court après elles
Rien n'a plus aucun sens dans ce déséquilibre amer
La vie mais qu'est-ce donc
Une enchevêtrée de visages et de bruits quelques matins quelques nuits
Et le peu d'espoir qu'on nous donne effleurant nos délires
Qui me dira ma destination parmi les regrets et les temps révolus
Je me consume et me déchire et tout chavire
Les certitudes ont le goût d'insomnies un doux poison
Qui m'a fait croire qu'il valait la peine de tenir
Alors voilà c'en est assez
Qu'on me sauve enfin des vitrines et des images
Et qu'on me donne le droit d'être moi
D'exister.
Écrit par Naliwe Lewan
"Ces fantômes de chants l'aurore les nettoie
Et la main du soleil revenu les disperse Quand le grand jour m'en a lavé de son averse Ce que j'en puis savoir c'est qu'ils parlaient de toi" Catégorie : Poésie
Publié le 03/10/2019
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J'ai perdu en juillet un vieil ami de 37 ans d'ancienneté, qui en a eu assez de regarder le soleil se lever. Certes, je n'avais pas revu mon ami Pierre depuis quelque temps, mais ça fait mal. En vous lisant Naliwe, je ressens qu'un très grand désespoir vous habite présentement, c'est ce que dit votre très bon poème, aussi je vous souhaite bien du courage pour faire face ! Quoiqu'il arrive, c'est la vie qui est belle, et rien d'autre... Merci beaucoup Naliwe Lewan, de partager avec nous ces moments-là. |
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jacou |
Prenez ce droit, il vous appartient! Parfois on se perd, faut semer des cailloux comme le petit poucet pour se retrouver | |
fee-de-ble |
magnifique poème qui ne cède en rien à la douleur du sujet il coule fluidement avec des musiques et des images quant au sujet il est très difficile en effet de se donner soi-même le droit de vivre plutôt qu'exister qui a un sens plus passif |
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marinette |