Fleurs de talus
Mes sœurs qu'on dit sauvages
Que vous êtes belles !
Je vous redécouvre…
Dans les frisures des haies
L'âme des buissons
Dans les fissures des vieux murs
Si fines que le vent vous incline
Coiffe et décoiffe
Au gré de ses humeurs.

Blanches jaunes et violettes
Vous levez la tête hardiment
Au cœur des herbes pas si folles
Et c'est un orchestre de fraîcheur
Qui bat la mesure de mes pas.
Fragiles têtues vous tenez bon !
C'est le flambeau du soleil qui vous donne vie
Ce sont les rivières de lune qui vous abreuvent
C'est le sel de la terre qui vous nourrit
Pourquoi est-ce que l'homme vous condamne ?

Et moi seule sur le sentier
Au grand vide je souris !
Et ô mes sœurs pardonnez-moi !
Oui, des vôtres j'ai cueillies !
Ingrate, égoïste que je suis !
Je veux mots simples
Pour vous honorer.
Foin de toutes les fioritures
Loin de moi l'idée saugrenue
De vous apprivoiser !

Mais voyez là chez moi
Vous me tenez compagnie !
Je n'aurais pas dû je le sais !
Mais j'ai laissé vos racines
Excusez-moi. Vous êtes si belles !
Je ne veux pas vous apprivoiser !
En bonne place vous irradiez !
Le plus beau de tous mes tableaux !
Comme un petit bonheur
Vous êtes entrées chez moi