« À force de scruter la mer »,
il a fini par la voir.
Réelle ou pas, il s'en moque,
il l'a vue,
celle qui lui fut promise par le Livre.
Femme de flux, des ondes elle a jailli
là-bas aux confins des sables et des eaux.
Corps de ciel en cœur de vague,
« tantôt fleuve, tantôt frégate »,
elle allait,
louvoyant
toujours grossissant,
enflant comme une géante voile.
Elle allait vers lui,
pour lui, rien que pour lui.
Hypnotique beauté qui,
insensiblement,
peu à peu envahissait l'horizon,
grosse comme un soleil,
lumineuse comme une promesse,
énorme, dévoreuse de l'espace,
enveloppante comme une gueuse !
Comme aimanté, un pas, deux puis trois
« sans qu'il s'en rende compte »,
il disparut dans la vague immense.
Captif ravi, captif heureux,
captif consentant !
La force surhumaine, inhumaine
l'emporta.
Il disparut,
intégré, digéré, anéanti.
« C‘est alors qu'une haine sauvage
m'a sauté à la gorge ».
« Femme de flux et de reflux »,
elle m'avait tout pris, à moi,
femme de glaise et de foi,
qui pourtant l'aimais.
Il le savait.
Écrit par Moi80
Aimer la vie à en devenir fou est une super façon d'être heureux!
Catégorie : Amour
Publié le 08/02/2019
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C'est beau comme c'est émouvant ! Des mots déchirants par leur impuissance Face à une mer qui emporte et ne laisse que de l'écume... Bravo Moi80 ! |
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Yuba |
Une disparition que nous sommes heureux de retrouver malgré une grande émotion. J'ai aimé +++ Amitiés Daniel |
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lefebvre |
quelle quête scripturale inspirée:) | |
romantique |
Merci Yuba. J'aime beaucoup la mer que j'ai décidé de quitter dans quelques mois parce qu'il le faut mais fou, ce qu'elle m'a inspiré depuis tant d'années. J'irai lui rendre visite souvent en pleine lumière ! | |
Moi80 |
Oui Daniel, ce fut chaud pendant quelques jours. Et puis ce matin, rien de spécial, le poème est passé comme par la fente d'une boîte aux lettres ! Merci de me lire et de toujours être encourageant ! | |
Moi80 |
Tiens, Romantique ! Je vous retrouve, moi qui ne suis pas assidue du tout! Merci à vous, je vais aller vous faire coucou et hop le devoir m'appelle ailleurs, toujours ailleurs ! | |
Moi80 |
Magnifique poésie qui m'a enlevée, caressée, noyée dans le mouvement de ses rouleaux ! J'aime cette conjuration, cette évocation d'une furie qui s'est muée en élément marin, à moins que ce ne soit l'inverse. Je mets en favori ce poème dont l'écume rejaillit avec la force de l'amour ! | |
jacou |
Merci Jacou ! J'aime tellement la mer qu'elle peut être Tout, la femme, l'Autre, la mère, moi, l'amante, l'aimée, la dévoreuse, l'amoureuse...à l'infini ! | |
Moi80 |
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