Le Chemin de la mort vers la vie

Chant I

Au milieu du chemin de notre vie,
Je m'étais aperçu que je marchais
Dans une obscure forêt,
Dont les ombres me guidaient vers le fini.

Ô combien de lourdeur je trainais,
Pourtant sans m'en apercevoir ;
Qui peu à peu changeait la lumière en noir,
Et mon espoir en lamentation résonnait,

Jusqu'à ce que ma souffrance du bout des doigts
Toucha le désespoir accablant.
Mon âme trépassa comme trépasse la joie
Devant la mort et le deuil effondrant.

J'étais seul au milieu du chemin,
Seule vie qui pourtant marchait comme mort,
Dépossédé de tout moi, rempli de tout tort,
Perdu entre le début et la fin.

Une brise fraiche descendit du fond d'un autre lieu,
D'assez loin pour reconnaitre une autre odeur ;
Non plus celui de l'homme qui meurt,
Mais plutôt celui de l'homme qui est mieux.

Il m'effleura à l'image d'une passion passante
Sans pour autant être ni poison ni séduisante.
Il passa devant mes sens et ébranla tout de moi
Comme le son du shofar réveillant l'étincelle du soi.

J'étais perdu, ô pourtant certain de trouver mon droit,
Car par ce doux présage qui pourtant était froid,
Je sus que derrière les ombres se trouvait le chaud,
Et je m'en allai de mort vers le haut.

Mais sur la route une bête apparut soudainement ;
Me fixait, prêt à me dévorer passionnément.
Je reconnut en ses yeux ce que je vu dans les miens
Quand je tremblais, devant mes envies, de faim.

Il se présenta à moi comme s'il fut l'obstacle à franchir,
Mais combien je pouvais me battre, devant lui j'allais bientôt mourir,
Quand soudainement une pluie tombait fort
Me baignant aussitôt de gloire et d'or.

Je ne sus ce qu'il se passa, je ne sus rien de tout cela.
La science qui devait l'expliquer s'en alla
Avant qu'elle se monte devant ma face ;
Une grâce qui me donna la force de combattre la menace.

Une fois la bête tombée, je me relevai
J'avançais comme blessé, un peu mieux que mort
Tout droit vers mon nouveau sort.
Voyant venir l'odeur que j'espérais.

Chant 2

Plus haut, là où tout semble s'écrouler,
Il y avait de l'herbe pourrie et une odeur de putréfaction.
« Comment, me dis-je, j'aperçus ici une délicieuse exhalation ?»
Je me rendis compte que ce lieu n'était celui que je voulais trouver.

Alors, j'étais prêt à m'en retourner vers mes anciens pas,
Quand la brume devant moi pris la forme d'une dame :
« N'en t'en retourne pas ! » me cria-t-elle d'une voix pâme.
Ma chair commença à frissonner, et je lui dis cela :

« Qui es-tu, toi qui n'étais point là, et qui pourtant te trouve ici ? »
« Je suis la voix qui en toi t'appelle, me dit-elle,
Et qui te fait retrouver, là où c'est fade, un peu de sel.
N'ai crainte de moi, je viens te guider, voici ! »

Je l'avais reconnu, elle qui me réconfortait
Quand mes larmes venaient à tomber sur cette terre aride,
Elle qui me protégeait de mes envies avides,
Belle comme un rayon de soleil qui me recouvrait.

« Comment, lui dis-je, toi qui es voix en moi,
Es-tu venu forme devant mes yeux ? »
Sa voix se leva : « Ne soit pas présomptueux !
Je viens quand je veux, devant ou derrière toi.

Je suis ton début et ta fin,
Celle qui en toi allume ta flamme,
Je suis voix et ton destin,
Je suis ton encre et ton calame.

Et je viens à toi pour te mener,
Là où tes désirs ne peuvent te conduire,
Là où tes idées ne peuvent t'y guider,
Là où seul mon conseil peut accomplir.

Écoute, avant que je m'en aille d'ici,
Puisque n'est point encore prêt ton cœur
À accueillir ma véritable forme bénie,
Je t'envoie donc une torche comme éclaireur.

Il t'aidera à débusquer le loup de sa cachette,
À éviter les pièges des vipères et des pervers,
À te dire le chemin quand ta langue est muette,
Et à bruler la source de ta misère.

Je m'en vais, ô ennemi des illusions
Mais qui n'est pas encore ami de la vérité.
Je m'en vais, comme je suis venu sans invitation. »
Et la brume se leva de ma face voilée.

Alors, la torche devint femme,
Et la femme me parla d'une voix discrète
Que j'uesses dû approcher mon oreille de la flamme,
Assez proche pour bruler le devant de ma tête.

Je partis donc vers l'avant,
Là où les bouches vomissent sans cesse,
Là où les dégueulis professent
Des tas de calomnies pour réduire l'effort à néant.

Chant 3

Voici, qu'à peine mon pied toucha le devant
Qu'un homme qui ressemblait à mon frère
S'avança vers moi, la tête salit par la terre ;
Il me parla comme l'on me ment :

« N'avance pas, que trouveras-tu là-haut ?
Reste ici avec moi, je suis ton proche.
Plus loin tu ne verras que les plus moches,
Et tu t'alourdiras par leurs maux. »

J'étais triste de le voir ainsi,
Et par ma pitié je levai ma main pour le caresser,
Quand soudain la flamme toucha mon nez.
« Ne sens-tu pas la puanteur, elle me dit.»

En effet, soudainement se leva un parfum
Qui ravageait mon désir de continuer,
Une odeur telle que j'eusse envie de pleurer,
Comme si j'étais face à un défunt.

Je tombais à genoux devant ce massacre,
Moi qui connaissais ses mots familiers.
C'était pourtant un discours qui m'avait déjà freiné :
Des paroles mielleuses qui sont devenues acres.

« Pourquoi, dis-je à la flamme, cette douleur,
Alors que je n'entends là ce qu'hier j'entendais encore ?
Pourtant, je n'étais point accablé de ce malheur ! »
« Voici, me dit-elle, que ces mots sont morts !

Ce qui ne te piquait pas hier te pique aujourd'hui,
Ce que tu cherchais, maintenant tu le fuis
Ce que rejetais, maintenant tu le recueil,
En toi un changement tu accueilles.

Car, en vérité, combien sont les choses cachées
Qui pourtant se trouvait au bout de ton nez ?
Et combien sont des choses que tu trouvais
Alors qu'en vérité rien tu ne tenais ?

Voici que par moi, la lumière s'est installée,
Puisque le soir s'est ôté pour laisser le matin éclairer :
Toi qui ne connaissais que le noir,
Voici que tu goutes enfin à la victoire.

Tu étais parmi les lâches et les perdants,
Je t'ai conduit vers les forts et les puissants.
Oui ! C'est assez douloureux pour fuir,
Et c'est ce que tu faisais avant de me luire.

Ne regrette rien, lève ta tête, prend la voie.
Devant toi encore plus de terreur et d'effroi.
Mais je te conduirais vers la dame
Qui dans sa vraie forme, transforme ton âme. »

Alors, je l'écoutais tendrement,
Et moi qui étais tombé comme un enfant,
Je me levais, plein de gloire comme un roi.
Ses mots étaient un élixir qui me soigna.

Reprit le chemin de ma vie,
Qui me menait vers le mourir
Je commençais déjà à voir venir
Ma mère avec son mari.

Écrit par Merci
Je suis comme une feuille tombante. Le vent souffle en ma faveur, me menant là où je dois être.
Catégorie : Spiritualité
Publié le 01/01/2021
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Bonne soirée et bonne nuit à vous, Ange de Lumière.
08/04 09:11Ange de Lumiere
Très belle soirée à tous
08/04 08:42Ange de Lumiere
Bonsoir les poètes
07/04 09:03Ange de Lumiere
Bonsoir à tous
07/04 08:59Yuba
Je souhaite la bienvenue à Ange de Lumière, de nouveau parmi nous chez les modos :)

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