Tout le monde est mort
Tout s'est volatilisé.
Je suis resté seul dehors
Ils m'ont tous abandonné.

Les mots ont perdu leur valeur
« Demain », « sans soute », « bonheur.»
Peut être que si je me suicidais
Quelqu'un pourra me remarquer.

De toutes mes forces je me suis accroché à un sourire
Pour pouvoir me protéger des ténèbres alentours.
Mais ce n'était qu'un simple souvenir
D'une personne chère partir sans espoir de retour.

J'ai crié, pleuré, souffert.
Pour finalement trouver un peu d'espoir.
Mais même cet espoir a fini par être amer
A force de se gorger de noir.

On me dit sans arrêt qu'il faut croire en ses « rêves.»
Qu'ils se réalisent si l'on ne cesse d'y penser.
Je rêve que tous ces gens crèvent.
Tous ces hypocrites qui utilisent le mot « espoir » avec légèreté

Il n'y a que « solitude » le long de mon chemin.
Il n'y a personne, il n'y a rien.
Alors que puis-je vraiment croire ?
Que chercher alors qu'il n'y a que « désespoir » ?

Même la douleur m'a laissé tomber.
Et je suis incapable de trouver
Ce que je peux faire pour vivre
Ce que je dois faire pour que l'on me délivre.

Je me laisse envahir par cette solitude
Je continue de marcher, plus par habitude.
Lentement, mordillant un brin d'herbe.
Lentement, sous un ciel irréel et acerbe.