Il était une fois,
quelque part dans l'univers,
une petite planète bleue
qui tournait autour d'un gros soleil flamboyant,
ni trop près, ni trop loin.
Bleu azur du ciel,
bleu cobalt des mers et des océans,
bleu pastel des glaciers,
dominant sur le vert d'une nature luxuriante,
l'ocre des montagnes et des déserts,
le blanc des neiges éternelles,
la petite planète était si accueillante
que la Vie y élut domicile.
Elle s'y développa alors dans une foisonnante diversité
végétale et animale, sur terre, en l'air et dans l'eau,
de toutes les formes et couleurs possibles,
à feuilles, à fleurs, verticale ou horizontale,
à poils, à plumes, à écailles ou de simple peau vêtue,
marchant, rampant, volant, nageant ou bondissant,
s'exprimant dans toute la gamme des sons imaginables
ou silencieusement.
Ainsi fut établie la vie
sur cette petite planète bleue,
selon une loi rude mais équitable,
celle de la Nature,
les uns servant de nourriture aux autres,
telle était la règle.
Il était cependant une créature bipède,
la dernière venue,
qui se prit à rêver d'une vie sans contraintes
et prétendit s'affranchir de cette loi immuable.
Alors elle commença à utiliser les ressources
offertes généreusement par la petite planète
pour créer des moyens de se faciliter la vie,
de plus en plus elle soumit la nature
à ses besoins, à ses attentes
puis à ses désirs les plus délirants.
Finalement prise d'une folie qui lui faisait croire
qu'elle était supranaturelle,
elle se mit à transgresser la loi fondamentale
établie à l'origine par la Vie.
Elle pillait la nature sans vergogne,
semant le déséquilibre et le chaos
à la surface de la jolie petite planète bleue.
Cela dura des siècles ainsi,
la nature s'appauvrissait,
la Vie dépérissait…
Et quand les hommes,
car c'est bien d'eux qu'il s'agit,
comprirent enfin l'étendue des dégâts irréparables
dont ils étaient la cause,
il était trop tard.
La petite planète bleue,
si jolie et si accueillante,
était devenue toute grise,
telle une lune minérale,
et l'humanité s'éteignit définitivement,
ayant détruit la Vie, irrémédiablement.
------
Ceci n'est qu'un conte, bien sûr,
et nous n'en sommes pas là…
pas encore !
Mais prenons bien garde, mes amis,
que jamais nous n'arrivions
à la dernière strophe de ce poème !
Car tant de lois naturelles ayant déjà été transgressées,
tant de graves dégâts ayant déjà été causés,
le gris, de plus en plus, l'emporte
sur le bleu de notre jolie planète.
******
Conte poétique en vers libres écrit en juillet / août 2018, et toujours d'actualité en cette période d'élection présidentielle où la préservation de l'environnement devrait être un sujet majeur, surtout si l'on s'en réfère aux rapports du GIEC qui ne cessent de nous alerter sur l'urgence environnementale et climatique.
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Écrit par Matriochka
Côté ombre plume sombre, côté lumière plume claire.
Catégorie : Environnement
Publié le 01/04/2022
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Elle était à l'origine toute de poésie, cette petite planète, et tes mots en rendent toute la musicalité, toutes les subtilités, avec une richesse de couleurs, de sons, de formes et un sens réel du mouvement et de l'harmonie. Ta plume sait trouver me ton juste pour brosse ensuite le portrait de cette pauvre planète amochée par les excès de l'homme. Non pas l'homme en lui-même, car il serait odieux de cracher sur notre espèce, mais ses débordements, sa convoitise, ses dérèglements. Ce conte est bâti d'une façon magistrale, comme s'il était fait surtout pour qu'on le dise à haute voix, à la manière des griots d'Afrique, et la "morale" finale le range parmi les perles de la tradition occidentale, entre les fables de Jean de La Fontaine et les Contes de Charles Perrault. Tu as mille fois raison de souligner en note combien la question de l'environnement est centrale et combien son absence dans la non-campagne actuelle est significative. Or, si l'on veut réussir la nécessaire conversion de nos activités, il importe plus que jamais de faire appel à ceux qui peuvent proposer des solutions, des pistes de travail, c'est-à-dire les scientifiques, les philosophes, les spirituels, les ingénieurs, les chefs d'entreprises ... etc ... et surtout pas les idéologues de tout poil, adeptes de la décroissance et de la régression tous azimuts qui encombrent les media ... Bon ... Je crois que je t'assomme assez régulièrement avec ce genre de jactance, aussi me retiré-je sur la pointe du clic, non sans avoir mis ton très beau et très sage conte en bonne place parmi mes favoris. *** |
Ombrefeuille  |
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Bonsoir Matriochka, Favori .. Elle avait Tout cette petite Planète Bleue si adorable .. Tout à offrir, tout en Différences comme tu as su le souligner .. La Convoitise de lui prendre ses Trésors, ses Beautés, fait qu'Elle est en grand Péril cette petite Bleue si magique .. Et nos Instances disent, supposent, les Ans passent, et Peu de Choses avancent .. mais les Aiguilles du Temps, Si et cela presse de préserver ce qu'il reste .. BRAVO !!! Amitié *** LyS .. |
| Lys-Clea |
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bravo ! en favori et merci |
Gabrielle-E  |
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BONJOUR MATRIOCHKA tes mots sont un "s.o.s" tant de fois lancé ! mais dont tu résumes dans ce poéme plus que nécessaire! le temps qu'il faut agir ! j'ai apprécié! en favori !(bon courage ! prenez bien soin de vous! je prie ardemment pour vous ...) bonne journée !amitiés chaleureuses :) bises amicales :) |
romantique  |
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Il était une fois la vie naissante sur une planète bleue grouillante de possibles et d'équilibres, où se propageait les petits humains ... Ils vécurent pillards et eurent beaucoup de morts Un anti-conte réussi, la poésie le rend aussi mignon qu'un conte Sauf qu'il n'est que réalité... Merci du partage |
| Edelphe |
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Un immense merci à vous cinq pour vos impressions et retours que j’ai lus, comme à chaque fois, avec un réel intérêt. Merci de tout coeur pour les favoris, qui sont pour moi plaisir supplémentaire et honneur fait à mes vers. De ce poème qui peut effectivement être lu comme un conte ou un "anti-conte" (bien vue, Edelphe, la formule, tout comme "Ils vécurent pillards et eurent beaucoup de morts"), tous vous avez retenu la gravité de la question environnementale et le peu d’intérêt que les pouvoirs semblent y accorder. Or l’urgence de la situation se fait de plus en plus criante, de même que la nécessité d’agir concrètement et à une échelle mondiale avant le point de non-retour. Au plaisir de lire vos récents (et prochains) partages, en toute amitié à chacun / cune :-) |
| Matriochka |
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Excellent texte que je place dans les favoris ! Un conte toujours d'actualité alors que la planète bleue a depuis longtemps commencé ses signaux d'alerte... L'humain ne voit pas la destruction de son milieu , occupé à s'entretuer avec ses frères en utilisant des armes qu' il fabrique lui même, pour tes terres qui ne lui appartiennent pas...le comble de l' absurdité ! Merci et bravo chère Matriochka ! |
| Yuba |
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Un chaleureux merci à toi, ma chère Assia, pour le favori et pour me partager les pensées que ce poème t’a inspirées. J’adhère totalement à ton analyse. Il y longtemps que les signes inquiétants sont visibles, que des spécialistes nous alertent sur une catastrophe annoncée. Et ce n’est pas la guerre qui nous permettra de sortir de l’impasse, bien au contraire, puisque c’est une source inimaginable de pollution supplémentaire, en plus de tuer des êtres humains, de les jeter sur les routes de l’exil, de détruire un pays... et la nature! Avec toute mon amitié pour toi :-) |
| Matriochka |
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