"Aïe! Ouille!" Se plaignait le do,
"Je me sens si fatigué
D'avoir les autres notes sur le dos,
C'est que ça commence à peser!"

"J'irais bien voir plus haut,
Histoire de mieux respirer."
Et, sur ces derniers mots,
Entreprit illico de monter.

Passa devant le ré, pas causeur,
Car il était tout occupé
A assurer son patient labeur
De soutenir sur sa tête la portée.

Croisa le mi, en train de maugréer
Car il cherchait son dièse,
S'étant intimement persuadé
Qu'on lui avait piqué sa prothèse.

Vit le fa dans tous ses états,
Qui, se sentant la queue molle,
Fouillait fébrilement dans son fatras
Pour retrouver son bémol.

Surprit le sol en grande conversation
Avec sa chère amie la clé,
Tous deux ayant un forfait illimité
Pour rester en étroite connexion.

Salua le la, un peu hautain
Depuis que, tenant le diapason,
Il se croyait le glorieux destin
D'une star de la chanson.

Quant au si, dédaigneux
Car il avait la chance
De se trouver au-dessus d'eux,
Il se faisait dorer la tranche.

Le do, arrivé au sommet,
S'y installa, nonchalant,
Et pour toujours s'y voyait,
Peut-être un peu naïvement.

Mais très vite il dut déchanter
Car les autres notes, vexées
D'avoir été ainsi dépassées,
Se mirent, elles aussi, à grimper.

Ainsi sont nées les gammes
Qui de la musique font l'âme.

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Petite idée (qui vaut ce qu'elle vaut): écrire un poème en utilisant les 7 notes de la gamme.
Si le coeur vous en dit ;-)